Une exploration pionnière de l'évolution des fonctions fondamentales des écrans dans l'histoire (du corps comme proto-écran aux dispositifs portables d'aujourd'hui), de leurs implications anthropologiques et philosophiques, et de leur impact profond sur la culture humaine, offrant un récit éloquent sur notre réalité médiatisée.
Les écrans ne se contentent pas de distribuer le visible et l'invisible : ils ont toujours servi de médiateurs dans les relations de notre corps avec l'environnement physique et anthropique. En combinant une série de reconstructions historico-généalogiques remontant à la préhistoire avec l'analyse des technologies présentes et du futur proche, les auteurs montrent que les écrans ont toujours intégré non seulement les fonctions de cacher / montrer, mais aussi celles de protéger / exposer, comme la pandémie de Covid-19 nous a réappris à le voir. L'entrelacement de ces fonctions permet aux auteurs de critiquer les idées dominantes qui voudraient que les écrans soient indissociables des images et que celles-ci soient opposées aux mots, ainsi que l'idée qui domine actuellement notre vie sociopolitique et qu'ils appellent l'idéologie de la « transparence 2.0 ». Ils montrent aussi comment les technologies portables ne nous rapprochent pas d'une disparition présumée des écrans, mais semblent tracer un chemin circulaire vers un retour à l'utilisation de notre corps comme écran. Cela soulève de nouvelles questions relationnelles, éthiques et politiques, que ce livre contribue à éclairer.
