Une rétrospective d'Alfredo Volpi, figure clé du modernisme brésilien, couvrant les thèmes centraux de son travail des années 1940 aux années 1970, sa période la plus prolifique.
Ce catalogue paraît à l'occasion de l'exposition éponyme au Centro per l'Arte Contemporanea Luigi Pecci à Prato, la première rétrospective Alfredo Volpi dans une institution italienne, organisée à l'occasion du 150e anniversaire de l'immigration italienne au Brésil. Il reconstitue la longue et prolifique production du peintre moderniste brésilien en présentant une vaste sélection de son répertoire pictural, depuis les premières peintures à la détrempe des années 1940 jusqu'aux œuvres les plus connues, ainsi qu'une série de documents qui témoignent de sa carrière artistique et du rôle central qu'il a joué au XXe siècle.
En 1898, Alfredo Volpi (1896-1988) émigre avec sa famille de Toscane à São Paulo. Dans les années 1910, Volpi commence à travailler comme peintre décorateur pour des commandes privées, activité qu'il conserva jusqu'au milieu des années 1930. Parallèlement, il commence à peindre en autodidacte ses premières toiles à l'huile, activité qu'il poursuit jusqu'à la fin de sa carrière, au milieu des années 1980. Ses premières peintures en plein air montrent déjà une observation attentive de la vie quotidienne dans les banlieues de São Paulo, source d'inspiration continue pour leur culture populaire, leurs paysages naturels et leurs vues urbaines. Malgré les grands succès obtenus au cours des trois dernières décennies de sa vie, Volpi reste réservé et concentré sur son travail.
À partir des années 1940, il commence à expérimenter la technique de la détrempe, faisant de plus en plus du mouvement du pinceau un élément visible et constitutif de la peinture. Son traitement de la surface plane se structure : les volumes s'aplatissent, la couleur répandue en couches fines et transparentes prend une valeur absolue. Malgré sa formation autodidacte, Volpi a révélé avoir absorbé les leçons du XXe siècle italien et de la recherche internationale : parmi ses références, Carlo Carrà, Giorgio Morandi, Henri Matisse et Paul Cézanne. Puis, en 1950, lors d'un voyage en Italie, Volpi découvre les œuvres de Margheritone d'Arezzo, Giotto et Paolo Uccello, qui lui inspirent des solutions spatiales suspendues et cristallines, comme dépourvues de gravité. Particulièrement lors de sa phase « concrète » à la fin des années 1950, Volpi transforme les vues urbaines typiques de sa production en syntaxe géométrique, développant tout au long des années 1960 et 1970 une synthèse unique entre tradition, modernité et motifs populaires. Ses célèbres drapeaux, étendards festifs des quartiers populaires de São Paulo, deviennent ainsi un pur motif géométrique qui permet à Volpi de créer d'infinies variations chromatiques et compositionnelles sur un même sujet.
Edité par Cristiano Raimondi.
Textes de Stefano Collicelli Cagol, Virginia Magnaghi, Lorenzo Mammì, Valéria Piccoli, Cristiano Raimondi, Daniel Donato Ribeiro.