Première monographie : une vue d'ensemble de l'œuvre visionnaire, obsessionnelle et hypnotique de l'artiste italien à travers plus de 200 dessins et peintures.
Arbres renversés aux racines tendues vers le cosmos, verres, pichets et récipients transparents, corps mêlant humain et animal, entrelaçant masculin et féminin, peuplent les œuvres de Jacopo Pagin. Ces figures se révèlent dans leur être décadent et symétrique, pris dans un réseau de références centrées sur le pouvoir évocateur du regard.
La première monographie consacrée à Jacopo Pagin, coéditée avec Make Room et accompagnée d'un texte critique d'Alessandra Franetovich, rassemble plus de 200 dessins et peintures pour explorer l'œuvre de l'artiste et ses liens profonds avec les pratiques exotiques, médiumniques et new-age.
Jacopo Pagin (né en 1988 en Italie, vit et travaille à Bruxelles) rend hommage aux techniques artistiques historiques tout en présentant une perspective contemporaine sur la vie quotidienne et ses énigmes, entre peinture, dessin et installations mixtes. Son travail explore les thèmes du temps, de la nostalgie et de la mémoire collective, et particulièrement la relation entre l'histoire et le présent.
« Les éléments qui animent mes environnements sont orchestrés pour formuler des énigmes. Visuellement, la peinture joue le rôle central, tandis que le son constitue l'épine dorsale magique et invisible de la scène. Mes performances et mes sculptures sonores ont toutes deux une caractéristique musicale distincte. Des paysages sonores de transe dilatée et d'ambiance accueillent des poèmes parlés. Le texte est interprété par des voix altérées numériquement qui entraînent le public dans une expérience d'écoute immersive. Les costumes, la danse et les structures scéniques reconnectent avec tact le dialogue entre le son et la peinture. Dans mon langage visuel, je m'inspire d'abord de la nature, puis je suis intuitivement attirée par des recherches psychologiques. Au cours de ce processus, j'essaie de dépasser la dimension personnelle et autobiographique afin d'établir des liens symboliques avec la temporalité et la spiritualité collectives. Dans cette perspective, la dimension inconsciente est combinée à des images issues de mes recherches. Je considère la peinture comme un formidable dispositif, comme une machine à remonter le temps, grâce auquel je peux réutiliser et réinterpréter les gestes et les techniques du passé pour me réidentifier continuellement par divers moyens. Le mimétisme, le déguisement et l'exercice de l'imitation m'ont conduit à embrasser et à intérioriser les contradictions qui relient abstraction et figuration, expression et maniérisme, illusion et décoration, religion et mondanité. Les possibilités de mise en scène jettent les bases de la narration dans mes décors. »