Un recueil de poésies et de fictions qui, à partir d'expériences littéraires des années 1985-1989, recoupe des préoccupations esthétiques qui seront le sel – ou les signes avant-coureurs – des futures recherches littéraires et artistiques d'Alexandre Castant, essayiste, critique d'art, écrivain.
Construit à rebours (le sommaire de l'ouvrage se développe en effet de 1989 à 1985, telle une réalité vue dans un miroir inversé), Chaos explore, dans la seconde moitié des années 1980, une forme poétique de la tragédie humaine qui, en 2024, résonne toujours dans sa sombre contemporanéité. Chaos est par ailleurs le 25e livre d'Alexandre Castant, dès lors que l'on prend en compte ses essais d'esthétique, ses directions d'ouvrages collectifs (essais, catalogues d'art contemporain, dossiers en revues d'art) et ses récits (roman, recueil de nouvelles, livret d'opéra).
« En 2005, ayant commencé à relire mes textes de jeunesse, poétiques et fictionnels, tous inédits, relisant ces archives manuscrites ou tapuscrites oubliées, afin de découvrir ou d'imaginer quelles pages méritaient d'en être exhumées sans trop de remords, j'ai trouvé une cassette magnétique sur laquelle, en 1985, je tenais un journal enregistré, intime, sonore et littéraire, plus tard, je devais dire audiobiographique.
Parmi les éléments consignés, à cette heure post-adolescente, il était notamment question d'une expérience d'écriture poétique avec un groupe no-wave sans lendemains. J'avais donc réalisé, pour ces amis musiciens, un ensemble de poèmes.
Évidemment, je n'étais qu'un écrivain en herbe et rêveur dont la prose était crypto-naissante. Pourtant, la vague no-wave, la musique concrète ou électro-acoustique qui fascinaient aussi notre aventure juvénile, allaient donner à mes interludes poétiques et littéraires, qui avaient déjà la nostalgie des avant-gardes, la liberté d'initier, à mes amis musiciens, des arpèges pastel et amers, des aquarelles sonores saturées de dissonances, des nappes électriques et bruitistes faites de distorsions compactes et, parfois, un rien inspirées, aussi mélodieuses que déstructurées… En somme, une introduction ! »
Docteur en esthétique, Alexandre Castant (né en 1965) a étudié la littérature et la philosophie de l'art à l'université Paul Valéry de Montpellier, puis à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne. Essayiste, auteur d'ouvrages sur les relations esthétiques et poétiques entre les arts, il a, dans cette perspective, notamment publié des études sur la littérature et les arts plastiques (Esthétique de l'image, 2001 ; Visions d'André Pieyre de Mandiargues, avec Iwona Tokarska-Castant, 2020 ; Mandiargues et le cinéma, 2024), sur la photographie et les images contemporaines (La Photographie dans l'œil des passages, 2004 ; ImagoDrome, collectif, 2010 ; Écrans de neige, 2014), ou encore sur la création sonore et les arts visuels (Planètes sonores, 2007 ; Journal audiobiographique, 2016 ; Les Arts sonores, 2017 ; Correspondances dans le labyrinthe des sons, avec Philippe Franck, 2024). Critique d'art, préfacier de près de cinquante livres d'artistes contemporains, il a, en 2022, été nominé pour le Prix de la Critique d'art de l'Association Internationale des Critiques d'Art.
Écrivain, il a publié Mort d'Athanase Shurail (2019) et, en 2023, L'Éclipse et La Nuit sentimentale, des romans ou poèmes en prose explorant l'idée de voyage temporel comme les relations poétiques entre l'image, le monde sonore et les pulsions de désir et de mort. En 2023, il signe l'adaptation pour l'opéra du conte philosophique de Voltaire Micromégas (Ars Musica, Bruxelles). Professeur des Écoles nationales supérieures d'art, il enseigne, depuis 2003, l'esthétique et l'histoire de l'art contemporain à l'École nationale supérieure d'art de Bourges.