Le rythme de plus en plus chaotique de notre respiration, et le sentiment d'étouffement qui grandit partout : un essai de thérapie poétique, avec lequel Franco « Bifo » Berardi poursuit son questionnement sur la place de la poésie dans les relations entre le langage, le capital et les possibilités.
Depuis les jours d'espoir du mouvement Occupy, beaucoup de choses ont changé dans la respiration du monde, et nous sommes entrés dans un cycle de spasmes, de désespoir et de chaos. Breathing est un livre sur le rythme de plus en plus chaotique de notre respiration, sur le sentiment d'étouffement qui grandit partout.
« Je ne peux pas respirer ». Ces mots haletants prononcés par Eric Garner avant de mourir, étranglé par un policier dans les rues de Staten Island, capturent parfaitement le sentiment général de notre époque. Dans Breathing, Franco « Bifo » Berardi revient sur le sujet qui était au cœur de son livre de 2011, The Uprising : la place de la poésie dans les relations entre le langage, le capital et les possibilités. Dans The Uprising, il se concentre sur la poésie en tant qu'anticipation de la tendance à l'abstraction qui a conduit à la forme actuelle du capitalisme financier. Dans Breathing, il tente d'envisager la poésie comme l'excès du champ de signification, comme la prémonition d'une harmonie possible inscrite dans le chaos actuel.
La révolte était un diagnostic généalogique. Breathing est un essai de thérapie poétique. Comment faire face au chaos, puisque nous savons que ceux qui luttent contre le chaos seront vaincus, parce que le chaos se nourrit de la guerre ? Comment faire face à l'asphyxie ? Existe-t-il une issue au cadavre du capitalisme financier ?
Franco « Bifo » Berardi (né en 1948 à Bologne) est philosophe, théoricien de la culture et des médias et activiste politique. Issu du mouvement opéraïste italien initié en 1969 par Toni Negri, Berardi a été une figure clé de la première radio libre en Italie (Radio Alice) et du magazine
A/traverso, qu'il a fondé en 1975. Comme de nombreuses personnalités impliquées dans le mouvement autonome italien des années 1970, Berardi s'est enfui à Paris, où il a travaillé avec Félix Guattari à l'élaboration de la théorie de la schizo-analyse. Dans les années 1980, il a contribué à
Semiotexte (New York), à la revue fondée par
Deleuze et Guattari,
Chimères (Paris), à
Metropoli (Rome) et à
Musica 80 (Milan). Il est notamment l'auteur de
Mutazione e Cyberpunk (Costa & Nolan, 1993) et, plus récemment, de
Felix (Palgrave, 2008),
The Soul at Work (Semiotexte, 2010) et
After the Future (AK Press, 2011).
Voir aussi
Art and Subjecthood – The Return of the Human Figure in Semiocapitalism.