Résonner, réverbérer, paysager, cartographier, retentir : une réflexion philosophique sur le lieu du son, de l'esthétique musicale à l'habitat sonore, au croisement des études du son, de la musique et de la technique, et de la phénoménologie.
Que signifie le fait que le son ait (un) lieu, à l'ère du son enregistré et donc délocalisé ? En cinq parties, l'ouvrage se propose de questionner le lieu du son (qui est aussi, mais pas seulement, celui de la musique), en se donnant pour point de départ l'émergence, au cours du XIXe siècle, des techniques de son enregistrement. Il faut mobiliser la physique (résonner), l'acoustique architecturale (réverbérer), l'écologie sonore (paysager) et le soundmapping (cartographier), mais aussi, in fine, la phénoménologie (retentir), pour savoir si le son a vraiment lieu, si son retentissement n'est pas bien plutôt l'éclatement de toute assignation possible à un lieu. Dans cette affaire, la philosophie du son est toujours aussi celle des techniques qui permettent de lui donner un lieu, tant une phénoménologie naturaliste doit, en l'espèce, être remplacée par une phénoménotechnique du son.
Alexandre Chèvremont est professeur des universités en esthétique et philosophie de l'art à l'université de Lille et chercheur au CEAC (Centre d'Études des Arts Contemporains).