L'édition inédite et définitive du traité fabuleux du philosophe tchéco-brésilien Vilém Flusser (1920-1991), une fiction philosophique et poétique qui, par des chemins détournés, nous confronte à la violence et à l'impasse des sociétés contemporaines, établie à partir des tapuscrits originaux en français.
Un monstre venu des profondeurs de l'océan, un poulpe vampire. Sa violence rappelle les nazis, ses mœurs sont libertaires et libidineuses. C'est une créature infernale, cannibale et brutale, pouvant changer de couleur à volonté, et dotée de trois pénis.
Et c'est notre cousin.
Dans cette fable fantastique, Vampyroteuthis infernalis émerge, non des abysses de l'océan, mais du plus profond de nous-mêmes pour nous tendre un miroir, nous montrer à quel point nous, les hommes, sommes ses proches parents et que nos histoires, nos sociétés, nos modes de vie ne sont, au fond, pas si différents.
Ce texte délibérément provocateur du philosophe tchéco-brésilien Vilém Flusser (1920-1991) n'est ni scientifique, ni objectif : c'est une fiction philosophique et poétique qui, par des chemins détournés, nous confronte à la violence et à l'impasse des sociétés contemporaines.
Flusser avait écrit ce texte en français (outre des versions en allemand et en portugais), et ce livre est la première édition du texte original en français. Il est accompagné des fantastiques dessins de son ami l'artiste et « zoosystémicien » français Louis Bec (1936-2018), co-auteur du livre, traduisant en images pseudo-scientifiques les chimères vampyroteuthiques.
Des essais de Marc Lenot, Élise Rigot et Florent Barrère éclairent la démarche de Flusser et de Bec.
Ce livre reproduit le texte original en français de Vampyroteuthis infernalis, jusqu'ici inédit, à partir de deux tapuscrits, l'un conservé à l'Archive Vilém Flusser à Berlin et l'autre conservé par Marc Partouche à Paris. Les pages finales de ces deux tapuscrits ayant disparu, le texte a été complété par un extrait de la traduction du texte allemand faite par Christophe Lucchese et publiée aux éditions Zones Sensibles à Bruxelles.
Marc Lenot, après des études à l'École polytechnique et au M.I.T. et une carrière d'économiste et de consultant, s'est réinventé en critique et historien d'art à partir de 2005, obtenant un master à l'EHESS, puis un doctorat en histoire de l'art à Paris 1, suivi de la publication de son livre sur la photographie expérimentale Jouer contre les Appareils. Lauréat du Prix AICA 2014, il est l'auteur du blog sur l'art Lunettes rouges et le coordinateur du site Flusser France, et a été coéditeur du numéro spécial Flusser France de la revue Flusser Studies en 2021.
Vilém Flusser (1920-1991) est un philosophe, écrivain, théoricien de la communication et critique d'art d'origine tchécoslovaque. Né à Prague, exilé en Angleterre en 1939 en raison de ses origines juives puis au Brésil dont il fera sa terre d'accueil pendant 32 ans, avant de s'établir en Provence en 1975, Flusser est un intellectuel atypique, éclectique et singulier, qui naviguera entre les mondes, écrivant des ouvrages aussi bien en portugais qu'en allemand, en anglais et en français. Ses intérêts comprenaient la phénoménologie, la philosophie de la communication et des médias, la photographie, le design, l'histoire ou encore la biologie.
Avec sa disparition lors d'un accident de voiture à la frontière tchéco-allemande, il nous lègue un vaste ensemble de textes et de manuscrits qui sont aujourd'hui édités dans le cadre des œuvres complètes, préparées sous la responsabilité des Archives Flusser à Berlin. Si, dans le champ théorique allemand, Flusser représente aujourd'hui l'une des figures incontournables des
media studies et que sa pensée est de plus en plus présente dans le monde anglophone, il est paradoxal qu'en France, où Flusser s'était pourtant installé à la fin de sa vie, on ne commence qu'à peine à découvrir sa pensée et l'ampleur de son projet de communicologie philosophique et d'anthropologie des techniques, où une place primordiale revient à
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