Un texte de 1971 dans lequel l'artiste indienne Nilima Sheikh réévalue son propre héritage pictural.
Tiraillée entre deux modèles inadéquats, l'un importé du colonialisme britannique et l'autre cherchant désespérément à s'identifier comme « Indien », l'artiste s'intéresse aux œuvres de Raja Ravi Varma, Abanindranath Tagore, Amrita Sher-Gil, Nandalal Bose et Jamini Roy, ainsi qu'aux écrits critiques et historiques sur leur pratique, pour proposer une réévaluation de ces héritages et une voie possible vers l'avenir – qu'elle allait ensuite articuler dans son propre engagement de plusieurs décennies avec la peinture.
Publié ici pour la première fois, The Significance and Relevance of Early Modern Indian Painters to the Contemporary Indian Art a été rédigé dans le cadre de la maîtrise en peinture de Nilima Sheikh à la faculté des beaux-arts de l'université Maharaja Sayajirao de Baroda. Le fac-similé complet de cette thèse est accompagné d'un entretien récent de l'artiste avec Nihaal Faizal et Sarasija Subramanian.
Nilima Sheikh (née en 1945) est une artiste basée à Baroda, en Inde. Enracinées dans les traditions picturales orientales telles que la peinture miniature et les traditions orales que l'on retrouve dans les chansons folkloriques vernaculaires, ses œuvres évoquent des paysages imaginaires mystiques qui expriment l'expérience de vie féminine. Inspirée par la lecture de Rabindranath Tagore, l'artiste s'est intéressée très tôt au lien entre les histoires et les images, ainsi qu'au lien séculaire entre les peintures murales et les manuscrits anciens. Au-delà de l'appropriation des techniques traditionnelles, Nilima Sheikh développe une approche de la figure et de la narration qui s'est également traduite dans des décors de théâtre tels que la production théâtrale de 1993 de Vivadi, Umrao, ainsi que dans des livres pour enfants. Exposée à l'international, Nilima Sheikh a inspiré plusieurs générations au cours de ses décennies de carrière à Baroda.
