Une histoire de la collection d'art qui retrace une multiplicité d'attitudes esthétiques à travers le prisme de certaines figures clés de l'histoire du goût.
Au fil des chapitres, nous découvrons comment la collection d'art reflète – ou répond – au caractère d'un individu. Ainsi, la collection est tour à tour projection de fantasmes infantiles (Bruce Chatwin), du pouvoir et de la gloire (Isabelle d'Este, Robert Walpole), d'un certain prestige social (J.P. Morgan), de la force réparatrice et consolatrice de l'art (les frères Goncourt, les films de Luchino Visconti), d'une attitude esthétique (Bernard Berenson, Heinz Berggruen), de préoccupations sociales (Dominique de Menil, Agnes Gund), agencement de la pensée par l'art (le couple Arensberg et
Marcel Duchamp,
Ibrahim Mahama), travail sur la mémoire (David et Rose Cholmondeley), dépassement de l'art en tant qu'objet matériel (
Yves Klein, Tino Sehgal), ou encore de rejet des objets devenus superflus, comme si l'on se débarrassait d'un poids astreignant pour gagner en légèreté (Ludwig Wittgenstein).
L'accumulation d'œuvres d'art doit être interprétée comme autant de manières de créer des mondes, où les objets transforment et témoignent de l'existence de celles et ceux qui les ont rassemblés.
Olivier Berggruen (né en 1963 à Winterthur, Suisse, vit et travaille à New York) est historien de l'art et commissaire d'exposition. Formé à Paris, aux États-Unis et au Courtauld Institute of Art à Londres, conservateur associé à la Schirn Kunsthalle de Francfort entre 2002 et 2007, il est notamment l'auteur de The Writing of Art (Pushkin Press, 2011).