La femme, avenir de l'unité universelle : Charles Fourier et les origines du féminisme.
Assurément à l'origine de l'idée du féminisme, Charles Fourier déploie dans son œuvre, quant au rôle des femmes dans la société, des idées radicales pour son époque. Dès avant 1808, il critique en effet l'oppression et la dévalorisation dont elles sont l'objet, notamment dans l'institution du mariage. Des femmes, il attend qu'elles s'émancipent par elles-mêmes, qu'elles deviennent « des Spartacus politiques, des génies » à même « de tirer leur sexe d'avilissement ». Toutes sociétés confondues, la liberté réelle des femmes lui apparaît en outre comme la mesure effective des progrès sociaux.
Ses idées, aussitôt soutenues puis prolongées par Flora Tristan, sont pourtant sans surprise – mais faut-il vraiment s'en étonner ? –, restées méconnues. Ce numéro thématique des Cahiers Charles Fourier s'emploie à les interroger au regard de l'histoire des luttes et à l'aune des féminismes actuels.
Une anthologie des textes du « rêveur sublime », auteur du Nouveau Monde amoureux, accompagne les articles, rappelant sur pièces l'avis tranché de Charles Fourier au sujet de la place des femmes dans la société : « Seront ce qu'elles voudront. »
Arrimés à l'Association d'Études Fouriéristes, coordonnés depuis plusieurs années avec le site charlesfourier.fr, les Cahiers Charles Fourier accueillent chaque année, depuis 1990, dans la plus complète autonomie scientifique et financière, des articles, des éditions critiques de documents, une rubrique « expérimentations », des notes de lecture et des informations diverses.
Comité de rédaction : Jonathan Beecher, Dan Berindei, Gaston Bordet, Laurence Bouchet,
Thomas Bouchet, Michel Cordillot, Ceri Crossley, Simone Debout, Bernard Desmars, Jean-Claude Dubos, Nicole Edelman, Jean Fornasiero, Chantal Guillaume, Roberto Massari, Pierre Merklé, Hans Moors, Francis Sartorius, René Schérer, Louis Ucciani, Marc Vuilleumier.