Rideau !
Barbara Soyer & Sophie Toulouse
(p. 5)
« Les définitions de
Parade fleurissent de toutes parts comme les branches de lilas en ce printemps tardif… ». Ainsi débutait le programme de
Parade présenté par
Apollinaire en mai 1917. Un siècle après, rien n'a changé. À l'image du ballet de Cocteau, Satie, Massine et Picasso, ce volume printanier de
The Drawer est un laboratoire dans lequel le mélange des genres a prévalu. Ou plutôt une scène. Sur laquelle chaque artiste a joué sa partition. Le tout formant un objet multifacette ne craignant ni les fausses notes ni les contradictions. Tourné à la fois vers le passé et vers l'avenir, conciliant les silences et les sons, célébrant la vie et son terme. Un objet coloré, théâtral, foutraque, joyeux, poétique, polyphonique… Soit une fête des sens et des arts par le dessin, dans toutes ses dimensions (sur papier, bois, vinyle, numérique, collage, tapisserie…).
La musique est présente tout du long : dans l'extrait du script d'une vidéo de
Camille Llobet qui ouvre le numéro ; dans les réponses au questionnaire de l'artiste franco-brésilienne Camila Oliveira Fairclough ; dans la série d'encres de Pierre Alechinsky ; dans la fanfiction inédite de la jeune Anglaise Jennifer Caroline Campbell ; dans les pochettes du disque du groupe de Corentin Canesson ; dans la série photo d'
Aurélien Mole sur la collection Jean-Claude Sergues ; dans le portfolio consacré aux tapisseries de
Yann Gerstberger qui bruissent du chant de la nature et des oiseaux.
Le cinéma, la peinture et la danse ne sont pas en reste.
Grease,
Les Ménines,
L'Après-midi d'un faune font, pêle-mêle, partie des citations.
Une envie de spectacle flottait dans l'air depuis quelque temps. Une envie de troupe et de collectif aussi. L'approche du cinquantième anniversaire de Mai 68 ?! Sans doute. L'époque est au changement, au frottement, à la rencontre, à la transversalité, à l'invention. Une certitude : les slogans pleuvent dans ce numéro, comme les branches de lilas en ce printemps tardif…
« Imaginer maintenant » lancent les membres de Catastrophe, groupe artistique formé en 2015 au croisement de la musique, de la performance et de la littérature.
« Use art; make reality; play a fool; be the avant-garde if you want » nous intime l'artiste Ohad Meromi depuis New York.
« It is never over » promet, au scotch rouge, la jeune artiste et scénographe Alice Louradour en couverture de ce numéro.
Dont acte. La saison 2 de
The Drawer, qui démarre après cette grande parade dessinée, peut commencer. Rendez-vous dans le futur.