les presses du réel

Revue & Corrigée n° 95

extrait
Édito
(p. 3)


Chaque nouvelle année apporte avec elle bilan et examen de l'exercice précédent. Alors dans notre cas, on peut dire que la situation financière est un peu délicate, car les abonnements diminuent et les points de vente également. Nos exercices de styles n'ont pas plu à tout le monde. Certains lecteurs critiquent aussi ce qui leur apparaît comme une nouvelle direction éditoriale avec plus d'articles thématiques et moins d'interviews, plus de positions des rédacteurs au détriment de la parole de musiciens. Mais la revue a toujours appartenu à celles et ceux qui daignaient la posséder lui donnant du temps et une direction. Donc rien n'a jamais été définitivement fixé.
Mais ces critiques sont rassurantes car elles témoignent de lecteurs. On n'ira pas jusqu'à ouvrir une rubrique spéciale mais on ne s'interdira pas l'échange, comme ici avec Dominique Grimaud, réagissant au portrait d'APO33 dans le numéro précédent. Si l'on peut considérer la structure nantaise comme un laboratoire du DIY informatique, il sera encore beaucoup question de laboratoires dans ce numéro !
Même si R&C se conçoit comme un recueil des pensées expérimentales en action, témoignant de la dynamique d'actes particuliers, de choix esthétiques et d'organisation sociale, les questions d'enseignement et de recherche ont rarement été abordées dans nos colonnes. D'où l'idée d'inviter le collectif [PaaLabRes] – Pratiques Artistiques en Actes - Laboratoire de Recherches – pour les quatre numéros de l'année 2013 à partager questions et réflexions sur son projet de recherche sur les pratiques nomades et transversales. Rencontré à Villeurbanne lors de leurs journées inaugurales en janvier 2012, les grandes lignes de leur manifeste s'accordaient parfaitement avec celles de R&C.
Autre laboratoire, foutraque, libertaire et autogéré, étroitement lié aux débuts de R&C, Le 102, lieu alternatif grenoblois, fête ses 30 ans en mai prochain. Retour sur ce lieu unique.
Éric Cordier écoute le laboratoire – l'espace de la recherche – en quête de vibrations sonores au-delà du scientifique. La confrontation est parfois rude !
François Bonnet sort l'écoute du laboratoire musical, pour l'étendre à une expérience individuelle réveillant pour l'occasion les voix de poètes, inventeurs, physiciens, mystiques, chasseurs de fantômes, musiciens…
Et pour toute cette année, Matthieu Saladin nous livrera une brève histoire des destructions musicales où fétichisation, réification et marchandise résonneront dans le souvenir de Marx et Adorno.
La carte blanche 2013 sera donnée à Loïc Verdillon avec une série intitulée Wild sounds hunt-Chladni ou comment poursuivre les recherches de Ernst Chladni et représenter des figures acoustiques !
Action et recherche sont aussi présentes sur le site de la revue avec la rubrique Wi Watt Heure qui propose un regard féminin sur les musiques électroniques. Le numéro 3 sera en ligne à partir du 3 avril.
Ce regard est aussi présent dans ce numéro avec cet entretien aussi joyeux que captivant de Benjamin-Laurent Aman avec Esther Ferrer, une grande dame de la performance.

À partir de ce numéro, nous changeons également de tarif, on passe à 6,50 euros l'unité. Ce changement s'explique par l'augmentation de la pagination et du format (fixe depuis maintenant quatre numéros) et par le constat du début.


 haut de page