Edito
La lame du crayon
(p. 5)
De la légèreté apparente des dessins de
Lily van der Stokker à ceux d'Otto
Dix et de Georg Grosz, témoins d'une guerre et d'une politique meurtrières
sous la république de Weimar, en passant par les dessins du Bernin caricaturant
le pape malade dans son lit, ou ceux d'Antoine Desailly consacrés notamment
aux zones urbaines délaissées, ce nouveau numéro d'automne est ouvert
sur le monde, il rend compte de travaux qui l'observent et d'artistes qui le
regardent avec acuité.
Le dossier thématique
Politiques du dessin se veut, comme le dit Louise Grislain,
« être un chapitre d'une histoire plus vaste qui en compte des milliers ». Une
esquisse, en somme, où le crayon et les outils associés examinent, décrivent et
contestent le réel. La politique est prise au sens large, non seulement dans son
rapport au pouvoir, mais aussi à travers la polis, l'organisation et la relation à
notre société, le comportement collectif, etc.
Le dessin est, par essence, un moyen d'observation, d'approche, d'appréhension
et de compréhension... tout dépend de ce que l'on regarde. Associé à la
vie et à une part de rêve, il devient témoin d'un temps, d'une utopie, d'une
contestation.
Et ce que l'on en retient, c'est l'Homme, toujours au cœur des œuvres.
Johana Carrier et Marine Pagès