Faire impression – L'école d'art de Mulhouse entre industrie et beaux-arts (1829-2009)
extrait
Introduction
(p. 5)
Pour raconter une école d'art, on aurait aussi bien pu organiser
une fête ; composer un livre d'images ; écrire une fiction ;
dresser un monument ; dessiner une médaille ; recopier l'histoire
d'une autre école d'art en changeant simplement les noms propres ;
fournir la liste exhaustive des élèves inscrits depuis 1829 ;
imaginer une marche urbaine entre les différents emplacements
de l'école dans la ville ; rechercher dans le bâtiment les traces
des élèves inscrites dans le sol, sur les murs et aux plafonds ;
réunir sur la place de la Réunion le plus grand nombre d'anciens
élèves ; ne s'intéresser qu'aux modèles de dessin de nu ; rédiger
un dictionnaire des beaux-arts ; photographier cinquante chambres
d'étudiants ; etc.
À défaut de rédiger un pamphlet ou de soutenir une thèse
de doctorat, nous proposons de compiler un ensemble
de contributions qui permettent de cerner ces écoles. La forme
adoptée cherche à se rapprocher au mieux de la réalité quotidienne
de ces curieuses institutions. Ce mélange rassemble aussi bien
des témoignages d'étudiants et d'enseignants que des entretiens
avec des élus et des artistes. Ce mélange regroupe des textes
scientifiques et des paroles libres. Cet ensemble réunit des éléments
d'histoire locale sur Mulhouse et tente de révéler des traits
permanents des écoles d'art de province. Ce mélange confronte
les cas anglais et autrichien à la situation mulhousienne afin
de sortir d'une histoire trop nationale des arts. Ce mélange tente
enfin la rencontre entre une approche psychologique et une étude
institutionnelle, suivant en cela Philippe Urfalino pour lequel
« l'étude des idées et des croyances est la meilleure approche pour
une compréhension globale de la politique culturelle française (1) ».