Les
Cahiers Maurice Blanchot sont nés d'un unique et pressant souci : celui d'encourager et d'enrichir la lecture de ce grand écrivain du XXe siècle, mort en 2003, et qui, pour des raisons où se nouent quelques-uns des conflits et contradictions de ce siècle tout en fractures, demeure souvent mésestimé et d'un accès réputé difficile.
C'est que, à toutes les époques où elle s'est donnée à lire, on peut dire que l'écriture de Maurice Blanchot dérange, au point de s'attirer de la part de contemporains chez qui la bonne foi n'est pas toujours en évidence, une réputation d'illisibilité ou d'inactualité. Qui plus est, résolument solitaire, en retrait par rapport à l'événement et refusant d'entrer dans le petit jeu de la notoriété, Blanchot semble avoir tout fait pendant sa vie pour qu'une œuvre déjà réfractaire aux catégories reçues, perde son profil avec le temps qui passe, tendant elle-même de plus en plus à passer inaperçue.
Sans chercher à ignorer ce qui dans cette œuvre la voue à la discrétion, mais nullement enclins à l'encenser purement pour ce qu'elle fut, les
Cahiers Maurice Blanchot partent du principe que, par le dévouement à toute épreuve à la littérature qui l'informe, cette œuvre s'est introduite par effraction au cœur du temps qui passe comme cela même qui refuse de passer : une interrogation persistante dont la singulière actualité ne cesse d'interpeller notre époque dans chacun des domaines qui la définissent : politique, philosophie, éthique, culture.
Voir aussi
Paul-Emmanuel Odin : L'absence de livre – Gary Hill et Maurice Blanchot.