Lotus Eddé Khouri est une
chorégraphe, danseuse et performeuse franco-libanaise.
« Le point de départ de ma recherche fut la création de
Le Temps l'Emportera, pièce chorégraphique pour deux danseuses et un régisseur lumière. Cette pièce a généré d'autres projets ayant tous une préoccupation commune : une réflexion sur les différentes façons de faire que l'espace et le temps se frottent à l'occasion de la danse, entre alliage et discorde, dialectique et pur processus, autonomie et synergie.
Pratiquement, mon travail est sous-tendu par l'hypothèse de solutions de continuité entre décision, stratégie d'une part et organique, intuitif d'autre part. La lenteur – comme moyen d'étirer le temps et par ses possibilités multiples – est un outil important. Elle permet de construire un point de vue sur cette continuité en agençant, presque ton sur ton, de petites variations qui, une fois développées, aboutissent à des espaces-temps radicalement différents.
Cette recherche s'applique particulièrement à la relation entre le son et le mouvement et donne lieu à différentes collaborations avec les musiciens
Jean-Luc Guionnet et Stéphane Rives :
Volatil Lambda, Ce qui dure dans ce qui dure, Qui est deux ?, Reciprocal Scores. La danse y est réduite à son plus simple appareil. Ces projets sont travaillés quotidiennement depuis 2013 comme un travail de fond, tant pour le musicien que pour la danseuse.
Parallèlement depuis 2014, je travaille intensément en duo avec le plasticien et danseur Christophe Macé une série de performances sous le nom de
Structure-Couple.
Ces projets se produisent et se déclinent dans tous types de lieux (théâtre, extérieur, appartement, galerie, bar...) et questionnent également la puissance (ou pas) d'un espace, son référent, son contexte. »
En 2013, Lotus Eddé Khouri crée l'association Chorda qui regroupe plusieurs artistes – chorégraphes, musiciens, plasticiens, etc. – qui partagent une démarche et une façon commune de se positionner dans leurs pratiques : une implication qui excède les disciplines allant avec un engouement obsessionnel à s'évertuer à sa propre tâche. Chorda s'accointe à toute pratique qui, en possible contradiction avec elle-même par la complexité de sa fonction, fait que l'émotion, l'image et la logique se frottent à l'occasion de ce qui est montré (spectacle vivant, performance, exposition, diffusion sonore, publication…).