Lars Fredrikson, né à Stockholm en 1926, est venu vivre à Paris en 1947,
avant de s'installer dans le Vaucluse dans les années 1960. Après avoir
travaillé dans un laboratoire de recherche de l'armée suédoise, fait des
études d'électronique, puis s'être engagé comme officier radio de la
marine marchande, il a recherché – dans le
dessin
comme dans la
sculpture –
des pratiques novatrices liant espace et
son
(ce qu'il nommait « les sons plastiques ») : dessins et
sculptures à l'explosif, « tableaux sonores aux mouvements
aléatoires », sculptures en inox, matérialisations sur papier
électrosensible de signaux et sons enregistrés dans l'espace, etc.
Chercheur inlassable et bricoleur de haut vol, il invente un univers sensible et singulier nourri par la poésie et les expérimentations plastiques, par la philosophie extrême-orientale et les technologies contemporaines. Ses recherches sont ancrées dans l'esprit de son temps : à l'instar de
Nam June Paik, Fredrikson travaille très tôt avec les potentialités plastiques de la télévision – et de manière générale de l'électronique –, tandis que ses recherches sur les structures de l'invisible et l'aléatoire frappent par leur proximité avec la démarche de
John Cage. Une quête relie ces pratiques : rendre perceptibles des flux énergétiques, telluriques, sidéraux ou intérieurs normalement invisibles.
Il a
exposé, entre 1971 et 1980, dans de nombreux lieux, notamment à la
Fondation Maeght, mais aussi réalisé de nombreux livres d'artistes avec
des poètes (Alain Veinstein, Claude Royet-Journoud...). Il est
mort en 1997.