Plasticienne et
poète, Myriam Boisaubert vit son enfance dans une petite maison en bordure de l'une des plus grandes forêts de France à Haguenau. À l'âge de 5 ans, elle s'invite seule dans la forêt sombre pour y cueillir des fleurs. Elle entame un dialogue avec les anémones, les violettes, les feuilles et les épines qui lui enseignent que l'ornement n'est pas un crime, se construit aux odeurs d'humus et d'ail des ours, parle couramment le dialecte des champignons et déracine à 6 ans un jeune chêne qu'elle replante ailleurs, celui-ci atteignant aujourd'hui 15 m de haut. À son adolescence, elle retourne dans cette forêt noire où elle rencontre les ombres des chevaliers Teutons et s'initie au combat par la séduction. Devenue sorcière et rebelle, elle fréquente en vain les comiques arts décoratifs de Strasbourg, dont elle est exclue cinq ans plus tard au motif d'apostat. Enfin debout devant le miroir, elle étudie les mouvements de son corps pour mieux envisager la cuisson. Puis teste avec sa langue, sa bouche et son sexe des herbes non comestibles et goutte aux boues, aux limaces, aux serpents, farcit le corbeau et rôtit la chauve-souris sur fond musical
rock extrême.