Première monographie de l'artiste suisse Till Rabus, qui créé des sujets fantasmés à partir d'objets du quotidien et de déchets de notre société avant de les traduire sur des toiles hyperréalistes, dans des mises en scène reprenant des codes esthétiques de l'histoire de la peinture et du Baroque.
Till Rabus (né en 1975 à Neuchâtel) trouve son inspiration dans la culture populaire et le cinéma, à travers l'histoire de l'art, mais aussi des matériaux du quotidien de l'artiste (déchets, vêtements, nourriture…). Non sans humour et ironie, ces différents éléments, ainsi juxtaposés et sortis de leur contexte, prennent vie sous une autre forme.
« Le travail de Till Rabus est hyper-référencé, pour ne pas dire savant, sous une apparence tantôt absurde, tantôt malicieuse. Aux hommages adressés aux maîtres anciens (Giuseppe Arcimboldo dans la série Arcimburger) et modernes (Alexander Calder avec Mobile, un assemblage de déchets dans le décor majestueux du lac de Bienne) succèdent des toiles détonantes qui s'abîment dans un jeu de miroir inversé avec les déclinaisons les plus variées de l'art contemporain. Les œuvres de Till Rabus respirent d'une mélancolie qui contamine les scènes les plus anecdotiques. Elle affleure l'insecte qui se pose sur un bouquet en plastique, les raviolis étalés sur le sol dans une lumière caravagesque, le visage semi-humain d'un poisson mort et le regard détourné de ma Vénus. »
Numa Hambursin
« Till est l'aîné des deux frères Rabus et fils des artistes Renate et Alex Rabus. Si Till s'inspire des natures mortes, paysages et nus de la peinture classique, sa peinture fait également référence au surréalisme qui lui permet de poser un regard au second degré sur ses sujets. Till voue porter une attention particulière aux détails de la matière, des couleurs et de la lumière. Ce mélange entre technique classique et sujets ordinaires et contemporains crée une tension, une ambivalence dans ses œuvres qui interpellent le spectateur. »
Amandine Cabrio