Une aventure
poétique expérimentale et phonétique – un rhizome littéraire.
Dans le texte poétique le SNI n'est pas élucidé, on ne sait qui il est, d'où il vient. Une sorte d'expatrié apatride. Il reste une énigme, un trou noir, un trou de mémoire, un souvenir diffus confus, sans corps, qui cherche un corps. Peut-être. Il n'est circonscrit que par ses symptômes. Il est innommable. Mais pas intouchable. Innommable conceptuellement, mais palpable. Car il s'agit bien là de palpations.
S, N, et I sont les corps dissociés du corps d'origine du SNI. Chaque corps existe pour activer/désactiver le trou noir qu'est le SNI. Il fut un temps où ces corps dissociés n'étaient qu'un. L'un d'eux sera le poète. Le « I », assurément c'est-à-dire Julie Coutureau.
Le sni, le S-N-I, c'est une charade, une aventure poétique expérimentale et phonétique, un rhizome littéraire, une enquête abusive, une lecture auditive, des sons dans le sens et des sens dans le son, une crise auditive, un Que-sais-je en chœur, une anarchie en forme, un défi à la case, un trop-plein en dérive, des racines de flux émotionnels, de la mémoire charcutière dans une culture de jachère, un poussoir à rester vivant, du jambon, des guêpes, des trous noirs de corps et d'arbres, un essai en forêt dans l'hippocampe, l'amygdale à ses trousses, c'est l'arbre de la forêt poussant dans la plaie, de la vie dans la plaie, et du rire au sommet et du rire dans les creux des patates en forme de cœur et dans les creux des fesses et des montagnes.
Ce livre est un jardin, en somme. Une dé-culture multi-culture dans un état revendiqué de jachère géante. Que ça pousse. Coûte que coûte.
Julie Coutureau (née en 1971, vit et travaille à Paris) est une artiste plasticienne multimédia,
auteure « dyslexique » d'écrits et de pièces sonores (
spoken word), membre du collectif et de la webradio ∏Node.
Elle cherche des formes et des processus de travail dans les univers naturels, scientifiques et technologiques, les accidents, les erreurs, les contraintes physiques et toutes sortes de dérives.
Passée par l'
École des Arts Décoratifs puis par les Beaux- Arts de Paris, formée ensuite aux techniques du son et de l'image à la School of Visual Arts de New York, Julie Coutureau poursuivra sa route dans la performance, la musique (avec Alicesuicide, groupe fondé en 2004 avec Joseph Marzolla) et la vidéo. Puis se déploieront les trois moteurs essentiels de sa création : écriture, parole, dessin.
Depuis 2001, elle travaille par ailleurs sur le montage audio-visuel. Après avoir débuté en tant que monteuse vidéo pour
Mike Kelley, elle travaille sur des projets de clips, d'art vidéo, de fictions et de documentaires, avec Marie Reinert,
Abdelkader Benchamma, Chloé Fabre,
Simon Quéheillard, le groupe Tout de Suite, ou encore Red Shoes/Some Shoes, structure de production et de distribution de films d'artistes.