Rédigé par l'une des pionnières de l'art textile au XXe siècle, cet ouvrage illustré offre une brillante méditation sur l'art du tissage, son histoire, ses outils et ses techniques, et sur ses conséquences pour le design moderne (nouvelle édition augmentée, avec trois textes critiques et des illustrations en couleur).
Initialement paru en 1965, Du tissage retrace le passage de l'artisanat à la production industrielle, soulignant toute l'importance de la matérialité et les innovations créatives apparues à chaque fois que des questions de design ont été résolues à la main.
En plaçant les matériaux et le métier à bras au cœur de sa réflexion, Anni Albers rend compte des limites imposées à la créativité et au savoir faire par la technologie et la production de masse, plaidant pour un retour à l'ingéniosité humaine aujourd'hui devenu essentiel. Sa prose limpide, captivante, s'accompagne d'une foule d'illustrations dont la grande richesse met en lumière l'histoire du médium : schémas à la main, détails de textiles précolombiens, études réalisées à partir de grains de maïs, de papier ou à la machine à écrire accompagnent de précieuses reproductions de ses propres œuvres.
Cette édition augmentée, qui place Du tissage à la portée d'une nouvelle génération de lecteurs, substitue aux illustrations en noir et blanc de l'édition originale des photographies en couleur. S'y ajoutent une postface de Nicholas Max Weber et deux essais de T'ai Smith et Ida Soulard qui apportent un éclairage inédit sur l'artiste et sa carrière.
Seconde édition (2023).
Nicholas Fox Weber est directeur de la Josef et Anni Albers Foundation, et président et fondateur de Le Korsa, une ONG qui promeut l'accès aux soins, à l'éducation et aux arts dans des villages isolés du Sénégal rural. Il est l'auteur de quinze ouvrages, dont des biographies de Balthus et Le Corbusier, et plus récemment de Freud's Trip to Orvieto (Bellevue Literary Press, 2017). Son dernier essai, iBauhaus, est paru chez Penguin Random House en 2020.
T'ai Smith est maître de conférences dans le département d'histoire de l'art, art visuel et théorie de l'art de l'université de la Colombie Britannique. Elle est l'auteure de Bauhaus Weaving Theory: From Feminine Craft to Mode of Design (University of Minnesota Press, 2014).
Anni Albers (1899-1994) est une artiste textile, tisserande, écrivaine, enseignante et lithographe ayant inspiré une reconsidération des textiles comme forme artistique dans leur rôle fonctionnel, en tant que tentures autonomes et en tant que tissages picturaux. Née Annelise Else Frieda Fleischmann à Berlin, en 1899, elle participe à l'atelier de tissage qui se tient au sein du Bauhaus à Weimar (1922-1925) puis à Dessau (1925-1932), où elle rencontre son époux Josef Albers et adopte son patronyme, devenant Anni Albers. Les Albers immigrent aux États-Unis en 1933, où Anni Albers dirige l'atelier de tissage du Black Mountain College de 1933 à 1949. En 1949, elle devient la première artiste textile à bénéficier d'une exposition individuelle au musée d'Art moderne de New York. L'année suivante, Anni et Josef Albers s'installent à New Haven, dans le Connecticut, où Anni Albers continue de tisser, de dessiner et d'écrire. En 1959, un recueil de ses textes paraît sous le titre On Designing, suivi en 1965 de son ouvrage fondateur, On Weaving. Lauréate de nombreux prix et distinctions, Anni Albers reçoit en 1961 la médaille d'or de l'Institut des architectes américain (American Institute of Architects) dans la catégorie « artisanat ». Elle meurt à Orange, dans le Connecticut, en 1994.
Edité par Ida Soulard.
Postface de Nicholas Fox Weber.
Textes de Anni Albers, T'ai Smith, Ida Soulard.
Traduit de l'anglais (américain) par Armelle Chrétien (titre original de l'édition augmentée : On Weaving, Princeton University Press, Princeton et Oxford, 2017).