Neuf textes inédits de Gilles Barbier, qui témoignent de l'importance de l'écriture, accompagnés d'une œuvre unique, résine et plumes sur carton.
L'œuvre de Gilles Barbier est une forêt qui reste à défricher tant elle est profuse et luxuriante. Bâtie sur un système où tout est possible et où chaque pièce n'est que la version visible de toutes ses versions potentielles, son œuvre recèle de multiples flux dont l'entrelacs dessine une esthétique de la consommation, voire de la consumation. Vorace, presque gargantuesque, son travail plonge au cœur de la nature humaine, qu'il scrute et aborde au travers de problématiques contemporaines : identité impossible, envahissement du corps par la marchandise, disparition du motif, instabilité et crises chroniques...
Cependant, ce sombre portrait ne manque pas d'humour et donne aux œuvres un caractère ambivalent où rire et gêne se confondent rapidement. « Sportif de l'art », il copie le dictionnaire Larousse depuis plus de vingt ans, et affirme que l'écriture est tout autant une mise à feu qu'un matériau. Il dit rêver ses œuvres d'abord par l'écrit.
Ses textes, qu'ils soient en français, anglais ou bislama (les trois langues de son pays natal), sont intégrés dans de grands dessins noirs, au format toujours identique, qu'il agence comme une bande dessinée géante. L'ensemble forme le journal de bord de toute une vie, la « boîte noire de son cockpit mental ».
Les éditions Jannink publient, dans la collection L'art en écrit, une sélection de neuf de ces textes inédits.
Edition limitée à 282 exemplaires numérotés, accompagnés d'une œuvre originale signée et unique.
L'œuvre complexe de Gilles Barbier (né en 1967 au Vanuatu, vit et travaille à Marseille) s'articule autour des principes du doute, de l'ambivalence et de la multiplicité des significations. Explorant les cheminements de la raison et les chevauchements d'idées, son travail sculptural et pictural privilégie le fragment et la multiplicité à la somme. Il
procède par déconstruction / reconstruction,
se développe en suivant différentes stratégies narratives pour constituer une invraisemblable cosmogonie qui s'inscrit pourtant dans le réel, nourrit de disciplines aussi diverses que l'esthétique, l'histoire, la psychanalyse, les arts plastiques, la philosophie, les sciences, la bande dessinée, ou encore l'économie. Chaque exposition de Barbier propose une plongée dans des fictions qui, pour lui, contribuent à donner sens au réel. Les personnages, bulles de BD, messages « correcteurs de réalités » servent d'indicateurs pour cette lecture en profondeur.