Ouvrage collectif (premier numéro de la collection « Focus ») consacré à l'analyse des pavillons d'
exposition (expositions universelles, biennales) du point de vue de leur
architecture, croisant les contributions de
designers et architectes, d'historiens, de philosophes et esthéticiens.
Qu'il s'agisse, entre autres exemples, du Pavillon France réalisé par l'architecte Jean-Paul Viguier à l'occasion de l'Exposition Universelle de Séville (1992), de celui des Pays-Bas signé de l'agence MVRDV dans le cadre l'Exposition Universelle d'Hanovre (2000) ou encore, avant eux, des pavillons présentés comme « manifestes de la modernité », tels que ceux de Richard Buckminster Fuller (Pavillon États-Unis, île Sainte-Hélène, Montréal, 1967), de
Le Corbusier (Pavillon Philips, Bruxelles, 1958) de Robert Mallet-Stevens et des frères Martel (Pavillon du tourisme, Paris, 1925), tous sembleraient procéder d'une même intention (ou prétention) : celle de définir les voies et préceptes d'une
architecture résolument nouvelle laquelle, contestant ou refusant parfois ce qui a cours, préfigure et marque de quoi serait faite l'époque à-venir.
Profitant aujourd'hui d'un certain recul, il est permis de constater quel aura été le devenir de ces tentatives architecturales : pour bon nombre d'entre elles, des « reliques » d'un temps révolu, des ruines (à l'image d'éléphants blancs), également des friches ou encore des déserts… Les stigmates d'édifications avancées comme « prototypiques » alors tombées dans l'oubli. C'est comme si ce qui s'était naguère pensé, tenté n'avait été, en réalité, que la consécration et « apothéose » d'une Culture de l'éphémère : un brusque et bruyant « déballage » de savoir-faire souvent techniques-technologiques, l'empreinte autrefois rutilante d'une audace créative ou encore une authentique démonstration de force, de puissance (un geste à l'énergie concentrée et dispersée) consacrant l'emprise et assise économiques, culturelles des états commanditaires pris au cœur d'une inexorable compétition mondiale.
Aussi, bien plus que de conclure à l'échec du nouveau – celui de ne pouvoir triompher qu'en de trop rares occasions –, reviendrait-il plutôt de s'interroger sur la fonction et les visées véritables de ces constructions, sur ce qui s'édifie et se programme vraiment au travers de la forme même du Pavillon, soit sur ce qui
s'empavillonne. C'est-à-dire tout à la fois s'incorpore, se cristallise et se disperse en de multiples cellules pavillonnaires d'exposition entremêlant idées, visions, concepts et conceptions, également systèmes, stratégies, postures et positions tactiques… Conviendrait-il, en outre, de se demander quels places et rôles tiennent la maîtrise d'ouvrage ainsi que le commanditaire dans la pérennisation (et non seulement la conservation) de l'œuvre architecturale. C'est très exactement là le cadre d'étude de cet ouvrage à paraître : s'appuyant sur des exemples précis, il s'agit de comprendre et de donner à lire de quoi le Pavillon est effectivement le projet.