On appelle communément histoire vraie celle qui prétend imiter au plus près ce qui s'est réellement passé. L'histoire dite « du mauvais père » est donc une histoire vraie – vérifiable, dates et lieux, ce sont des faits, des kilomètres de maisons grises, d'encre, de preuves… Auteur et lecteur savent pourtant depuis son commencement que, malgré l'enchaînement rigoureux des phrases et la multiplicité des repères, elle ne pourra jamais engendrer qu'un livre impossible.
« Alain Frontier est un écrivain du dispositif. Un érudit. Un artisan. Rien dans l'écriture n'est laissé au hasard : c'est dans la lecture que l'imprévu survient, que le flottement arrive, que les connexions se font. [
Du mauvais père] est un livre dense et multiple. On trouve une manière de l'aborder, puis une autre. On fait défiler son musée mental. On s'attarde. On recommence. On fait un somme. On revient sur ses pas. Alain Frontier nous apprend à lire. »
Dan Ornik,
Libr-critique
« Le dispositif enchaîne une sorte de déchaînement pacifié et produit l'effet kaléidoscopique d'une vision sans cesse déplacée, défaite et refaite. »
Christian Prigent,
Sitaudis
Alain Frontier (né en 1937 dans la banlieue parisienne, vit à Pontault-Combault, Seine et Marne) est
poète et grammairien. De 1968 à 1979, il collabore à la fabrication et à la rédaction de la revue
Cheval d'Attaques. En 1979 il co-fonde, avec la photographe Marie-Hélène Dhénin, la revue
Tartalacrème, qui publiera une centaine d'auteur.e.s, parmi celles et ceux qui participeront le plus activement à la constellation des
poésies issues des avant-gardes (41 numéros jusqu'en 1986) :
Michèle Métail,
Julien Blaine,
Bernard Heidsieck,
Joël Hubaut… En 1986, il rejoint
Christian Prigent, qui a créé collectif TXT. Il a publié plusieurs ouvrages théoriques, autant d'ouvrages poétiques, également deux livrets d'opéra.