« Bien que l'idée de création semble d'abord en contradiction avec la destruction et s'accorde plutôt au caractère sacré qu'on prête à certains objets, le geste de détruire est souvent identifié, depuis la modernité, à un élément positif au sein du processus créatif. Hormis les destructions délibérées d'œuvres, à la suite d'une controverse ou à ce que certains considèrent comme de la provocation, la destruction en art constitue, sous diverses formes, une méthode d'exploration artistique. Or, curieusement, dans le domaine de l'économie libérale, Joseph Schumpeter va aussi développer le concept de “destruction créatrice”. Comme processus misant l'innovation technologique, cette conception de la destruction alimente le dynamisme entrepreneurial du nouvel esprit du capitalisme. Elle crée de nouvelles marchandises, de nouveaux consommateurs et de nouvelles formes d'organisation industrielle. Mais n'est-on pas alors à mille lieues de l'activité artistique qui se trouve souvent à combattre la marchandisation des œuvres et sa réduction à une simple valeur pécuniaire ? »
(extrait de l'éditorial)
Fondé en 1987 à Montréal, dirigé depuis 2013 par André-Louis Paré, Espace art actuel est un périodique triannuel bilingue qui se consacre à la promotion des pratiques artistiques en lien avec le domaine de la sculpture, de l'installation ou de toute forme d'art associée à la notion de la spatialité.