Première étude d'ensemble sur le rôle social de l'art dans l'histoire. L'investigation ne porte pas seulement ici sur les diverses modalités selon lesquelles tel ou tel corps de doctrine politique – saint-simonisme,
fouriérisme, républicanisme ou socialisme chrétien – influe sur les débats artistiques du XIXe siècle, mais aussi sur la façon dont le discours esthétique lui-même joue un rôle constituant dans le développement de ces idéologies politiques.
Ce livre comble, avec une richesse et une solidité sans faille de l'information, une singulière lacune dans l'histoire de l'art français. Depuis la petite brochure que Marguerite Thibert avait consacrée en 1927 au Rôle social de l'art d'après les saint-simoniens (Librairie Marcel Rivière), aucune étude d'ensemble sur l'art social n'a été publiée, ni en langue française, ni dans aucune autre langue. C'est pourtant un moment essentiel de l'histoire de l'art français – et européen dans ses répercusssions immenses – qui s'est joué durant ces années 1830-1850, comme l'ont fait comprendre les travaux de Paul Bénichou dans le domaine littéraire (Le Sacre de l'écrivain, 1973, et, surtout, Le temps des prophètes. Doctrines de l'âge romantique, 1977).
Nous vivons encore aujourd'hui sur une idée du rôle social de l'art en grande partie héritée des saint-simoniens. L'investigation ne porte pas seulement ici sur les diverses modalités selon lesquelles tel ou tel corps de doctrine politique influe sur les débats artistiques, mais aussi sur la façon dont le discours esthétique lui-même joue un rôle constituant dans le développement de ces idéologies politiques. C'est très exactement cette qualité de pensée et de recherche qui range sans aucun doute ce livre parmi les deux ou trois meilleures études d'histoire de l'art écrites sur cette période.
Nommé Walter H. Annenberg Professor of Art and Art History à Duke University aux États-Unis en 2003, Neil McWilliam est spécialiste de l'histoire culturelle de la France entre la Révolution de 1789 et la Première Guerre mondiale.
Diplômé de l'université d'Oxford, il est co-fondateur et éditeur du
Oxford Art Journal (1977-87) et de
Art
History (1987-93). Il a été membre de la School of Historical Studies, Institute for Advanced Study, Princeton (1997-98), et
John Simon
Guggenheim Memorial Fellow (2006-2007). En 2010, il a organisé l'exposition
Abusing Power. Conflicts in Caricature au Nasher Museum,
Duke University. Il fait partie de l'équipe de recherches travaillant sur l'histoire de l'histoire de l'art en France entre 1900 et 1950, à l'INHA.
Neil McWilliam a notamment publié
A Bibliography of Salon Criticism in Paris from the July Monarchy to the Second Republic, 1831-1851 (1991),
Monumental Intolerance. Jean Baffier, A Nationalist Sculptor in fin-de-siècle France (2000), et co-édité, avec June Hargrove,
Nationalism and French Visual Culture, 1879-1914 (2005). Il a dirigé l'édition critique des
correspondances d'Émile Bernard aux Presses du réel.