Editée par
Érik Bullot, cette publication esquisse une cartographie des nouvelles pratiques définies sous le terme de film performatif, en proposant à des artistes et des cinéastes de livrer des documents relatifs à leur propre expérience : textes, comptes-rendus, suites visuelles ou entretiens.
De nombreuses
performances artistiques aujourd'hui se proposent de remplacer le
film par son énoncé sous la forme d'une conférence illustrée ou d'une lecture. Des fragments d'un film à venir (photographies, documents, fragments de scénario) sont présentés en guise du film lui-même. On peut s'interroger sur ces nouveaux formats. De quoi sont-ils le symptôme ? S'agit-il d'un futur performatif du cinéma ?
Proposons cette définition du film performatif : un événement, unique ou susceptible de reprises, qui actualise, à travers une série d'énoncés, verbaux, sonores, visuels, corporels, émis par un ou plusieurs participants en présence de spectateurs, un film virtuel, à venir ou imaginaire. Situé entre les différents médiums – conférence, film, théâtre, performance –, le film performatif en exacerbe chacune des puissance. Réduit à son simple énoncé, le film s'actualise sous les yeux des spectateurs en exposant l'ensemble de la chaîne de fabrication, de la simple intuition à sa cristallisation plastique, renvoyant l'artiste à la fonction de producteur.