Texte poétique, prose éclatée où une parole se construit dans les interstices, les fractures. Par ces failles circulent malgré tout les pulsions de vie – malgré une difficulté d'être de ce monde qui, à chaque instant, peut être fatale. Rien n'est pas rien…
« [toujours rassembler nos corps et nos voix éparpillées nos voix ( ( ) pillées dans la circulation du monde (je) parle le jamais le rien ou si peu isolé dans) les courbatures et les crampes et les défaites (ou rien) du vivre encore à genoux gorge (dé)nouée (ou rien) du vivre encore et sans cesse (occuper) dans le dehors des cuisines de l'enfer et ( ) la langue rien ou (si peu) si peu que je crache la ( )malangue dans ce rien ou si peu qui chaque jour traverse] »
Poète et explorateur de la malangue, Yannick Torlini (né en 1988 à Nancy) écrit des textes avant tout. Travaille la langue autant qu'elle le travaille. Ne sait pas où il se trouve. Travaille. Travaille souvent. Écrit contre l'angoisse et le désastre. Écrit parfois pour. Ne sait pas où il se trouve. Ne sait pas. Travaille à ne pas savoir. Imagine quelque chose de lyrique. Ne sait pas où il se trouve. N'y travaille pas. Yannick Torlini participe à des revues : Doc(k)s, Ouste, ATI, Contre-allées, Art matin, Boxon, Phoenix, Place de la Sorbonne, Dissonances…