La première publication autonome du manifeste lettriste de 1978. L'édition de tête de l'ouvrage est accompagnée d'un œuvre originale d'inter-participation constituée d'une photographie déchirée par l'artiste et insérée dans une enveloppe.
Le manifeste militant
Les Lettristes sont irrécupérables jusqu'à la société de l'éternité concrète, paradisiaque a été présenté pour la première fois par Isidore Isou au Salon de la jeune peinture en 1978. Ce texte majeur, comprenant une œuvre d'Isidore Isou, enfin édité en tant que tel, permet de redécouvrir sa pensée novatrice et dérangeante dont la violence verbale n'épargne personne, et surtout pas l'idéologie capitaliste. Explorant toutes les pistes graphiques, toutes les écritures, Isou poursuit son projet « qui est de montrer que la peinture lettriste et hypergraphique dépasse et embrasse l'art figuratif et abstrait ». Figure incontournable de l'effervescence intellectuelle qui régnait à l'époque à Saint-Germain-des-Prés, il reste encore, à 80 ans, toujours aussi controversé. Le texte se termine ainsi, résumant l'ampleur de son ambition : « (…) nos réalisation passées (…) dépassent celles de Monet, Mondrian,
Marx, Lénine, Keynes et Sade ».
Le manuscrit de ce texte représentant une « première
version » a été exposé, défini comme un « dessin lettriste »,
dans le cadre du Salon de la Jeune Peinture 1978.
La version définitive a été publiée en juin 1978 dans les
numéros 9-10 de la revue
La Novation, puis reprise par
Roland Sabatier dans
Le Lettrisme : les créations et les créateurs (Z'éditions, 1989) et dans son projet de participation du
groupe lettriste à la Biennale de Venise 1993, où cet écrit fut
lu par une jeune étudiante.
La présente édition, mise en page par les Editions Jannink,
en constitue la première publication autonome.
Edition limitée à 285 exemplaires numérotés.
Egalement disponible en
édition courante.
Isidore Isou est né en 1925 en Roumanie ; il a vécu en France depuis 1944 et jusqu'à sa mort le 28 juillet 2007. Il fonde le
lettrisme en 1946, mouvement poétique, graphique et philosophique décisif cherchant à mettre en place une nouvelle esthétique libérée des règles de la poésie et de l'art : « le lettrisme est l'art qui accepte la matière des lettres réduites et devenues simplement elles-mêmes ; et qui les dépasse pour mouler dans leur bloc des œuvres cohérentes ». Il publie
Le Manifeste de la poésie lettriste ainsi qu'un livre fondateur,
Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique (1947). Il intervient au cinéma avec son film
Traité de bave et d'éternité présenté à Cannes en 1951, ainsi que dans le genre romanesque avec
Les journaux des Dieux (1950) et
Initiation à la haute volupté (1960). En 1976 une rétrospective de son œuvre est présentée à la galerie Weiller à Paris. Il montre également ses œuvres à la galerie de Paris et à celle de Michel Broomhead en 1989.
Voir aussi
Frédéric Acquaviva : Isidore Isou ;
Frédéric Alix : Penser l'art et le monde après 1945 – Isidore Isou, essai d'archéologie d'une pensée ;
Fragments pour Isidore Isou.