Première traduction française d'un article fondateur de la réflexion sur la comédie musicale hollywoodienne.
Produite par une petite élite pour un public de consommateurs large et aux contours mal définis, la comédie musicale réflexive tente de dépasser une telle division en situant la source de la performance musicale dans le peuple. En encourageant une forme d'identification collective, le musical vise à donner au public le sentiment d'avoir participé à la création du film lui-même. Il apparaît alors comme un art de masse aspirant à la condition d'un art traditionnel (folk), c'est-à-dire produit et consommé par une seule et même communauté.
Jane Feuer dévoile dans cet ouvrage la manière dont la réflexivité spécifique à ce genre, centrée sur l'exhibition des coulisses du spectacle, contribue à édifier une série de mythes visant à renforcer les valeurs idéologiques de l'industrie du divertissement. Deux textes complémentaires mettent en perspective cette étude, en la situant historiquement et en évaluant sa portée théorique pour l'analyse des films musicaux, jusqu'à aujourd'hui.
« L'une des principales qualités de ce texte est la façon dont se mêlent des analyses novatrices sur le musical, son histoire, sa thématique, sa mise en scène ou son idéologie, d'un style limpide, le moins jargonnant possible (même quand elle convoque des références aussi sérieuses que Claude Lévi-Strauss), tout en transpirant l'amour d'un genre dont elle démonte les rouages sans en entamer la magie (...). Vous l'aurez compris,
ce petit fascicule qui tient dans une poche, astucieusement maquetté et illustré de photogrammes précis, est destiné à devenir un vade-mecum des passionnés du musical. »
Yann Tobin, Positif
Jane Feuer est professeure en anglais et études
cinématographiques à l'université de Pittsburgh aux Etats-Unis. Un premier volet de ses travaux a été consacré au film musical hollywoodien, à partir de son doctorat en 1978 (« The Hollywood Musical: The Aesthetics of Spectator Involvement in an Entertainment Form »), qui a abouti à l'ouvrage
The Hollywood Musical (Macmillan, 1982).
Elle s'est ensuite orientée vers une étude de la télévision avec la direction de
MTM: Quality Television (BFI, 1984) et un ouvrage individuel,
Seeing Through the Eighties: Television and Reaganism (Duke University Press, 1995). Ce travail sur la télévision « de qualité » s'est poursuivi par des articles et conférences aux Etats-Unis, en Europe, en Israël, en Australie et à Buenos Aires. Elle a dirigé en 1989 un numéro de la revue
Cultural Studies et a été l'une des fondatrices du réseau « Consoleing passions », consacré à la télévision, aux nouveaux médias pour y pointer les questions de sexualité et d'identité, et dont le premier colloque s'est tenu en 1992. Ses travaux les plus récents envisagent les séries télévisées, la culture populaire, la réception, et toujours le genre du
musical.
Elle a été lauréate d'une chaire Fulbright à l'université de Tübingen en Allemagne en 2009/2010 et fait partie des comités éditoriaux des revues scientifiques
Journal of E-Media Studies et
Critical Studies in Television (depuis 2006). En 2015, elle est professeure invitée à l'IKKM (Internationales Kolleg fur Kulturtechnikforschung und Medienphilosophie) de Weimar, où elle travaille à la préparation de son prochain livre intitulé
Quality Drama from ER to SMASH.