Le recueil des correspondances et entretiens d'Otto Muehl avec ses proches pendant ses années de prison.
En juin 1991, Otto Müehl, actionniste viennois et fondateur de la commune, fut condamné à sept ans de prison. A partir de ce moment-là, il entretient une correspondance avec sa famille, des artistes et des amis. Par ailleurs, il a quelques entretiens en prison avec
Danièle Roussel. Il dessine et il peint.
S'appuyant sur des lettres et des œuvres d'Otto Müehl et sur des entretiens qu'elle a menés avec lui,
Danièle Roussel, l'éditrice, a fait de ce livre un document saisissant sur sa détention. L'art et l'histoire de l'art en constituent les thèmes centraux, tandis que le quotidien de la prison, la société autrichienne, l'échec de l'expérience de la commune, de nouveaux cycles de peinture comme la série "Phettberg", mais aussi des lettres échangées avec quelques mères de ses enfants complètent l'image d'une position singulière dans l'art et la vie d'aujourd'hui.
« ... J'ai réussi à enregistrer de façon consciente l'appel par l'état à un enfermement obligé de sept ans – enfermement que j'ai éprouvé comme une tentative absurde de lavage de cerveau et de nerfs humiliant –, et de le transformer en un voyage de formation, certes contraignant, mais créatif, dans les boyaux de la société. Et j'en ai profité car j'ai fixé en image, avec pinceau et couleurs, l'action quotidienne et destructrice du mal. Et j'ai pris conscience de ce que la société "contient au fond de ses entrailles" ».
(Otto Müehl, août 1997)
Artiste cofondateur de l'
Actionnisme
viennois (avec
Hermann Nitsch,
Günter
Brus et Rudolf Schwarzkogler), fondateur
controversé de la sulfureuse communauté utopiste de
Friedrichshof en 1972 (qui lui vaudra sept années de prison dans les
années 1990), Otto Muehl (né en 1925 à Grodnau,
Autriche, décédé en 2013 à Moncarapacho,
Olhão, Portugal) a mis en scène de 1963 à 1970, pour
des films et
photographies, une série d'« actions
matérielles »
où le corps devient partie intégrante de
l'environnement. Il a développé son travail, depuis, comme une
entreprise de « dépassement de la peinture picturale par
la représentation du procès de sa
destruction »,
avec
l'idée que le corps est aussi un « objet »
à
façonner, le corps vivant, ainsi que le corps social, l'Art
et la Vie ne pouvant être séparés.
Voir aussi le recueil d'entretiens de Danièle Roussel :
L'Actionnisme
Viennois - Ses racines sociales, culturelles et artistiques.