Une compilation de 16 morceaux inédits d'un ensemble de musiciens fédérés par le label Optical Sound, en écho à la question d'une bande-son idéale pour enterrement.
La sélection des groupes et des morceaux fait écho à « your funeral soundtrack », article contenu dans le premier numéro de la revue
Optical Sound, et prolonge cette vision faussement romantique d'une de nos formules préférées : « Nous étions déjà morts dans les années 80 ». Optical Sound propose une histoire sonore particulière, composée exclusivement d'inédits, invitant différentes sensibilités et personnalités musicales. Ces artistes pour la plupart ont déjà été édités sur le label, d'autres le rejoigne à cette occasion – tous partagent notre engagement et définissent un paysage musical que défend Optical Sound. Ils sont présents d'une manière ou d'une autre dans un des trois numéros de la revue.
Un vinyle rouge translucide, deux histoires, deux faces qui s'enchaînent.
« En parallèle à la publication du premier numéro du magazine/livre
Optical Sound, le label a eu la très bonne idée de sortir un vinyle en édition limitée et toujours avec une présentation et des graphismes très soignés. Sur ce disque sont rassemblés de nombreux artistes qui ont participé à l'histoire de ce label hors normes, à mi chemin entre les arts plastiques et la musique. Comme base pour ce travail,
Pierre Beloüin a choisi cette phrase qu'il aime tant et que l'on doit, si notre mémoire est bonne, à Nicolas Demarthe de
Clair Obscur : « Nous étions déjà morts dans les années 80 ». Cette thématique funèbre sert donc de fil conducteur aux deux faces de ce vinyle, superbement masterisé par
Norscq. On connaît le goût du label pour les artistes cold wave et expérimentaux des années quatre-vingt, et l'on en devine des traces ici, même si la nostalgie n'en est pas du tout le moteur.
Scanner offre par exemple une reprise très personnelle, instrumentale, électronique et planante du « Heart and Soul » de Joy Division et on retrouve, toujours avec beaucoup d'émotion, les regrettés
Coil pour un titre très peu connu, « The green Child », extrait du
Coil Reconstruction Kit. Pour le reste, ce ne sont que des morceaux inédits, et chaque face développe sa propre narration. La première, introduite par la voix fort reconnaissable de
Black Sifichi, se fait plus electronica, notamment avec Christian Vialard,
Cocoon ou
Cercueil, même si elle se termine sur une création plus orchestrale de Beau Delay. La seconde face, elle, se fait plus abstraite dès la pièce musicale introductive de Robert Hampson et
Sébastien Roux. Même les belles pièces au piano de
That Summer sont perturbées par des sons étranges.
Rainier Lericolais et M-o-r-s-e touchent aux expérimentations contemporaines teintées de dadaïsme, alors que
Gérôme Nox retrouve sa guitare noise et que Paradise Now et
Gerard Malanga offrent, avec « Heaven Bound », une douce ballade folk. Un ensemble varié et riche. »
Mäx Lachaud,
ObskureMag