Un aperçu de l'ensemble de l'œuvre d'une figure essentielle de la scène artistique d'avant-garde yougoslave des années 1960, avec trois essais et les carnets pour la plupart inédits de l'artiste.
Cette nouvelle monographie contient un essai de l'historien serbe Ješa Denegri sur le travail de l'artiste, une analyse des relations entre mangelos et l'œuvre de son père, Ilija Bašičević, par Ivana Bašičević, et une interprétation de la philosophie de l'histoire de mangelos, par François Piron. Le livre recouvre l'ensemble de son œuvre, en mettant l'accent sur ses cahiers et ses carnets, dont la plupart sont reproduits pour la première fois.
François Piron (né en 1972) est critique d'art et commissaire d'expositions. Il est l'un des fondateurs de l'espace d'exposition castillo/corrales en 2007, et de la maison d'édition Paraguay Press. Depuis 2012, il dirige le post-diplôme Art de l'Ensba Lyon. Il a auparavant co-dirigé le centre de résidence et de création Les Laboratoires d'Aubervilliers et a fondé la revue critique Trouble.
Ješa Denegri (né en 1936) est docteur en philosophie. Il a joué un rôle central dans l'historicisation et la théorisation de l'art expérimental de l'Ex-Yougoslavie. Il a travaillé comme commissaire au Musée d'Art Contemporain (MSU) de Belgrade entre 1965 et 1989, et a enseigné l'histoire et la théorie de l'art moderne à l'Université de Belgrade.
Ivana Bašičević Antić (née en 1976) est titulaire d'un doctorat en théorie de l'art obtenu à l'Université des Arts de Belgrade en 2012, portant sur les pratiques de Dimitrije Bašiević Mangelos et Marcel Broodthaers. Depuis 2007, elle est présidente de la Fondation Ilija & Mangelos.
Aujourd'hui considéré comme une figure essentielle de la scène artistique d'avant-garde yougoslave des années 1960, mangelos est le pseudonyme sous lequel le critique et historien d'art yougoslave Dimitrije Bašičević (1921-1987) a réalisé, sa vie durant, une œuvre qu'il n'a rendue publique qu'à partir des années 1970. Les peintures et carnets de mangelos sont des tableaux noirs sur lesquels il inscrit poèmes cryptiques, citations, manifestes et fragments philosophiques qui sont l'expression des doutes ironiques et tragiques de l'historien, qui oppose à la figure de l'artiste moderne celle de l'homme naïf. L'œuvre de mangelos, issue de l'expérience de la guerre, est une entreprise de contre-éducation, pour se défaire de l'emprise des idéologies sur la langue.