Première monographie : une rétrospective des actions de détournement drolatiques avec lesquelles l'artiste interroge, depuis une quinzaine d'années, notre relation aux institutions, aux codes de représentation, aux schémas référentiels et aux protocoles de légitimation dans l'art et différents domaines.
Cet ouvrage retrace le parcours de
l'artiste de 1997 à
aujourd'hui. Le parti a été pris de ne pas classer son travail
par ordre chronologique. Le livre, à l'image de la production de
Boccanfuso, se lit comme une suite de projets, sans lien apparent mais dont
la vue d'ensemble nous invite à découvrir l'univers
drôle et sarcastique d'un artiste à multiples facettes.
C'est au travers d'une attitude que l'œuvre plurielle de Raphaël
Boccanfuso (né en 1964, vit et travaille à Paris) trouve sa
problématique d'ensemble, une attitude amusée et provocante
qui met au défi toutes sortes de schémas
référentiels. Son travail n'est pas d'ordre biologique, sa
méthode relève pourtant d'un mode de processus viral.
S'insinuant dans les failles de codes exigus, elle se plait à forcer
les limites toujours trop marquées de systèmes de
pensées étriqués. Si sa production peut être
dérangeante, il faudrait l'assimiler à une
rageante démangeaison plutôt qu'à une fatale pathologie.
Car l'artiste n'a d'autre prétention ou revendication que celle
d'affirmer sa liberté de création. Un slogan anarchiste clame
qu'il faut mordre la main qui vous nourrit, pour sa part Raphaël
Boccanfuso sait aussi remercier à outrance, il dit ainsi son
indépendance avec une joyeuse dérision.