Une réinterprétation leibnizienne de l'opposition traditionnelle entre jardins géométrique et paysager.
Par la forme de ses plantes, son plan de
circulation, ses jets d'eau et ses sculptures,
et par ses dimensions, le jardin de
Herrenhausen appartient aux ensembles
les plus importants de l'histoire des jardins.
Et s'il est un parfait exemple du jardin
géométrique, il permet aussi de repenser
l'opposition traditionnelle entre le jardin
paysager anglais et le jardin à la française.
La clé de cette interprétation est Gottfried
Wilhelm Leibniz. Observant que toute nature
possède une forme individuelle, Leibniz
envisage la diversité des formes comme
l'instantané d'un monde en mouvement. Dès
lors, c'est dans le détail que se déploie une
diversité dont l'effet est d'autant plus vigoureux
qu'elle est limitée par des lignes droites, et
c'est dans le continuum de la variation que
réside la régularité de l'espace géométrique.
Conférence prononcée le 3 octobre 2011 au Grand Amphithéâtre de l'Université Lumière Lyon-II, dans le cadre du cycle « L'Amphi des arts » engagé en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Historien d'art et philosophe, Horst Bredekamp (né en 1947 à Kiel) est professeur à l'Institut d'histoire de l'art et de l'image de l'Université Humboldt de Berlin et, depuis 2019, senior co-director du pôle d'excellence Matters of Activity. Auteur de nombreux livres et articles, il a obtenu plusieurs distinctions en Allemagne, dont le prix Sigmund-Freud (2001).