Première monographie dédiée aux peintures, sculptures et collages glamour et saturés de l'artiste française qui travaille comme une drag queen se maquille.
Publié à l'occasion des expositions d'Emmanuelle Villard à la galerie Les filles du
calvaire, Paris, et à l'abbaye de Maubuisson, en 2011-2012.
Née en 1970 à Montpellier, Emmanuelle Villard vit et travaille à Paris.
« Emmanuelle Villard est peintre et, ce qu'elle peint, ce sont
presque toujours des tableaux. Ceux-ci ne sont certes pas
forcément des panneaux rectangulaires plats comme le veut
la tradition – mais ce sont toujours des objets singuliers,
destinés à attirer le regard et à fixer l'attention pour une
durée qu'il appartient à chacun de déterminer, c'est-à-dire
ce que l'on peut continuer à appeler tableaux à une époque
où la pratique de la peinture a lieu selon des modalités
et dans un champ élargis. On pourrait même dire que les
objets tridimensionnels, posés ou suspendus, qu'elle réalise
depuis 2004-2005, les baptisant
Objets visuels, sont autant des
tableaux que des
sculptures, puisque c'est d'abord la surface
colorée qui y importe. Son œuvre s'ancre profondément
dans les années 1990, années qui ont vu l'émergence d'une
pratique de l'abstraction qui conjuguait l'héritage des
années 1960-1970, avec la réalisation du tableau par une
attention particulière à un procédé matériel (
process), et
l'héritage des années 1980, avec la prise en compte d'une
dimension iconique inéluctable puisque tout est désormais
perçu comme une image, y compris ce processus matériel
(une goutte de peinture est désormais aussi l'image d'une
goutte de peinture). Elle s'est depuis développée de manière
autonome, non sans rejoindre ou anticiper les questions
plus généralement posées par le monde de l'art des années
2000, notamment pour ce qui concerne la part du jeu et une
nouvelle manière d'appréhender artistiquement la question
féminine dans le domaine artistique. » (
Eric de Chassey)