Une analyse sérieuse, approfondie,
bienveillante mais sans complaisance, de l'un des mouvements les plus inventifs mais aussi les plus méconnus des avant-gardes apparues au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale : l'histoire du groupe et de ses principaux acteurs, le déploiement des concepts esthétiques et politiques au travers de la poésie (et de la musique), du roman hypergraphique, de la peinture, du cinéma, un bilan des échecs et de la postérité du
lettrisme.
S'il est aujourd'hui encore mal connu, le mouvement
lettriste qu'Isidore Isou a créé au lendemain de la seconde
guerre mondiale a nourri la plupart des avant-gardes des
années 1960. Le
situationnisme, l'ultra-lettrisme, la
poésie sonore, la peinture du signe, la nouvelle vague cinématographique,
l'
art conceptuel, les
performances lui doivent
tous quelque chose.
Ce livre raconte l'histoire de ce mouvement, présente ses principaux acteurs (
Isidore Isou, Gabriel Pomerand, Maurice Lemaitre,
François Dufrêne, Gil J. Wolman, Jacques Spacagna, Roland Sabatier,
Roberto Altmann), analyse dans le détail ses
concepts esthétiques mais aussi politiques (les lettristes
parlaient du soulèvement de la jeunesse dès le début des
années 1950). Il tire le bilan de quarante ans d'activité et
explique pourquoi ce groupe, qui a connu la célébrité
à la fin des années 1940, reste à découvrir. Ses analyses
donnent un éclairage nouveau sur une période particulièrement
riche qui a vu exploser la notion de bon goût et
se multiplier les mouvements d'avant-garde, et sur cette « ultime avant-garde » dont l'importance est capitale pour la compréhension des évolutions du monde de l'art dans la seconde moitié du XXe siècle.
Docteur en philosophie, spécialiste de la musique contemporaine, membre du groupe lettriste dans les années 1960, Bernard Girard (1946-2014) s'en est détaché en 1968 sans cependant jamais perdre de vue le travail des artistes du mouvement.