Conçue pour ouvrir une lecture critique de l'œuvre de Salvo à un public international, cette monographie exhaustive comprend de nouvelles contributions critiques d'un ensemble international d'écrivains et de critiques d'art (
Valérie Da Costa, Giorgio Di Domenico, Mario Garcia Torres et Alison Gingeras), une conversation approfondie entre les commissaires de l'exposition de la Pinacothèque Agnelli Salvo, Sarah Cosulich et Lucrezia Calabrò Visconti, et Norma Mangione et Cristina Tuarivoli de l'Archivio Salvo, et propose un vaste parcours visuel à travers les principaux thèmes et séries de l'artiste.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à la Pinacoteca Agnelli, Turin, en 2024-2025.
Salvatore Mangione (1947-2015), connu sous le nom de Salvo,
est l'une des voix les plus singulières de l'art contemporain italien. Né à Leonforte (Sicile), Salvo s'installe à Turin avec sa famille en 1956. Il y développe une pratique conceptuelle et fait partie du cercle de l'
Arte Povera, tout en se liant d'amitié avec des artistes tels que
Mario et
Marisa Merz,
Sol LeWitt,
Robert Barry,
Joseph Kosuth et
Alighiero Boetti, avec qui il partage un atelier. En 1972, il participe à la révolutionnaire
Documenta 5, organisée par
Harald Szeemann. En 1973, il revient à la peinture, qu'il a pratiquée pendant ses premières années de formation, un choix considéré à l'époque comme non conventionnel et démodé. Au cours des quatre décennies suivantes, l'étude de sujets et de langages traditionnels de l'histoire de l'art, tels que les genres du paysage et de la nature morte, a été au cœur de son œuvre de maturité. Son utilisation de motifs récurrents et de formes géométriques, la manière dont son art fait dialoguer l'histoire de l'art – de Paul Cézanne à Giorgio di Chirico – avec la représentation du quotidien (cafés, paysages urbains, ports), sa recherche incessante sur la lumière, l'ombre, la couleur et la manière d'incarner le passage du temps donnent naissance à une vision artistique fascinante où réalisme et mysticisme se confondent.