Le récit / manifeste d'une vie d'architecte : une relecture du parcours de Gilles Perraudin par lui-même, permettant de retracer le cheminement d'une pensée en perpétuel mouvement.
Les jours sont ronds est le nouvel ouvrage dans la collection « Essais » par Gilles Perraudin. Il nous invite à le suivre dans le récit d'une vie d'architecte, la sienne. Cette relecture de son propre parcours cherche à montrer, de l'éveil d'un architecte jusqu'à sa pleine maturité, le cheminement d'une pensée en perpétuel mouvement, en perpétuels recherche et questionnement.
Les idées naissent et vivent dans le temps. Elles s'aiguisent, s'affinent, se précisent et se transforment afin que le regard s'éclaire petit à petit. En travaillant, ce regard voit de plus en plus loin, les zones d'ombres s'éclaircissent. En se précisant, le geste devient plus sûr, plus juste vis-à-vis du monde qui l'entoure, qui l'accueille et qui l'abrite.
Gilles Perraudin n'a jamais cessé d'avancer et tout en avançant il n'a jamais cessé de de regarder de plus en plus loin en arrière. Ce mouvement l'a entraîné de plus en plus loin dans l'histoire pour y rentrer et de plus en plus vers un dénuement sous la lumière.
Depuis 1980, Gilles Perraudin (né en 1949 à Bourgoin-Jallieu) développe dans sa production architecturale, au sein de l'agence Jourda & Perraudin puis de l'agence Perraudin Architectes, une stratégie de projet fondée sur la compréhension et le respect de l'environnement, lesquels procèdent de leur réflexion sur les matériaux et la maîtrise de l'énergie. Il s'intéresse de longue date aux démarches proposant des alternatives à une architecture moderniste appuyant sa diffusion sur des logiques industrielles et consumériste.
Gilles Perraudin étudie l'ingénierie à l'école de la Martinière (Lyon), avant d'intégrer l'école d'architecture de Lyon, dont il refera les locaux en 1987 avec Françoise-Hélène Jourda. Il est lauréat en 1980 du premier concours européen d'énergie solaire passive, et côtoie un temps André Ravereau, fondateur de l'Atelier du désert basé dans la région du M'Zab en Algérie. La construction du chai de Vauvert en 1998 marque un tournant lithique et un retour sur un matériau négligé. Vauvert illustre une conception large de l'environnement, reliant par l'architecture la question agricole et les matériaux géosourcés à faible impact environnemental, illustré par le musée des vins de Patrimonio (Corse), des logements sociaux à Cornebarrieu. Il partage son temps entre Vauvert et le Sénégal, où il expérimente la construction en terre.