Une performance explorant les possibilités du son et du langage, inspirée de Merce Cunningham, dans laquelle un groupe de parlants cherche à s'extraire de la société, à reculer en mimant les objets qui nous entourent, dans la forêt.
Elles et ils tentent l'immobilisme comme engagement et comme conviction, refusant par-là de continuer en l'état. Anne Le Troter s'inspire d'Antic Meet (1958) de Merce Cunningham, œuvre dans laquelle le chorégraphe tombe amoureux d'une société dont il ne connait pas les règles. Petit à petit le corps mute et se charge d'éléments de mobilier pour proposer d'autres usages. Ici, à l'inverse, un groupe de personnes connaissant trop les règles décide de s'en extraire, de se retirer, de partir, de s'invisibiliser dans les bois, sans préméditation. Le groupe se transforme en aire de repos proposant une autre utilisation du corps. Petit à petit, le corps immobile se réveille et propose une autre géographie à la parole : ce n'est plus seulement la tête qui parle.
« Bienvenue en forêt. Nous voici au cœur d'un studio d'enregistrement à la chlorophylle où le fond vert qui nous est proposé nous servira de support à de multiples projections utopistes tandis qu'en fond et comme spectateurices des oiseaux acclameront l'effort. J'invite chacune et chacun d'entre vous à se rapprocher d'une fougère dans la forêt et d'en faire un microphone végétal. »
Parlant·es : Martin Bakero, Eva Barto, Agathe Boulanger, Victoire Le Bars, Anne Le Troter,
Simon Nicaise.
Artiste, Anne Le Troter (née en 1985 à Saint-Etienne) mêle installation sonore, performance, théâtre, littérature et poésie. Après l'écriture de deux livres, elle s'est intéressée à la place qu'occupe la parole au travail à travers plusieurs pièces sonores. Invitée par la fondation Pernod Ricard, la Biennale de Rennes, le centre d'art contemporain Le Grand Café à Saint Nazaire, le Nasher Sculpture Center à Dallas et le Centre Pompidou, elle a engagé des cycles d'écriture sur la notion de biographie, de fiction et d'utopie autour de la question de nos modes de reproduction. En 2021 elle est lauréate de la bourse Bétonsalon et ADAGP, ainsi que du programme Mondes Nouveaux et de la Villa Kujoyama.