Partitions en fac-similé et documents autour de la création présentée le 28 février 1977 au Palais des Arts, Paris, par Bernard Parmegiani.
« Après l'utilisation de différentes formes d'écritures, laissant apparaître la notion de "nature" sonore à travers les sons de toutes sources, notamment dans "De Natura Sonorum", il restait le monde, si riche, des bruits dus aux activités humaines que je nommerai "artificiels" pour les distinguer des bruits "naturels". Ces bruits sont les indices d'une vie présente, proche ou lointaine dans l'espace ou dans le temps. Les sons naturels possèdent un pouvoir qui nous atteint à divers degrés. Ils révèlent une force, une dynamique énergétique qui nous échappe, mais que nous tentons, par le biais de l'écoute interne de retenir. Leur captation favorise une approche de la logique du déroulement de leur existence. À l'écoute de la matière sonore, à travers nos interprétations et nos expressions, nous métamorphosons le dedans en dehors. Cette dernière notion de métamorphose est l'un des principes qui conduit le déroulement de cette suite.
Les métamorphoses entre les sons reflètent leurs changement :
- transformations du fluide au solide (eau / glace), du solide à l'aérien (combustion / feu)
- va et vient dans l'espace flux / reflux (vague), dans le corps (inspiration / expiration)
Ou encore elles indiquent des passages :
- de l'intérieur vers l'extérieur (porte)
- ou de l'individuel au collectif (personne seule / foule)
Ainsi l'objet perçu n'est-il pas tout à fait celui que nous aurions cru qu'il fût. Et, la musique nous rapproche des uns dans le même temps qu'elle nous éloigne des autres. Car à chacun son "son" intérieur. »
Bernard Parmegiani
Le compositeur français Bernard Parmegiani (1927-2013) est une figure essentielle de la musique contemporaine.
Son œuvre, très diversifiée, est essentiellement consacrée à la musique électroacoustique dont il est l'un des pionniers. Attaché à l'exploration et à l'invention d'un matériau sonore nouveau, il expérimente des dispositifs originaux de production destinés à révéler les multiples aspects de la nature du son à travers ses œuvres de concert (80 opus) ; il réalise aussi de nombreuses musiques « appliquées » à la radio, à la télévision, à la scène, au ballet, au cinéma, à la publicité ; ainsi que des génériques et des sonals. Il a fait partie du groupe de recherches musicales (GRM) de 1960 à 1992.