Thierry Prat (né en 1958) entame à Grenoble, à la fin des années 1970, un parcours qui le conduit ensuite à Lyon. En 1984, il participe à l'aventure de la création du musée d'art contemporain de Lyon, avec Thierry Raspail qui en est le conservateur, s'impliquant dans l'élaboration de plus de 350 expositions et publications (dont celles consacrées à
Pierre Soulages,
Sol LeWitt,
Mario Merz,
Erik Dietman, Dan Flavin,
Joseph Kosuth,
Louise Bourgeois, Cai Guo-Qiang,
Jan Fabre,
Andy Warhol,
Kader Attia,
Keith Haring,
Trisha Brown,
Kendell Geers, Robert Combas,
John Cage,
Ben,
Huang Yong Ping,
Erró,
Yoko Ono, etc.). Puis il co-fonde en 1991, toujours avec Thierry Raspail, la
biennale d'art contemporain de Lyon, aujourd'hui l'une des plus importantes manifestations internationales de ce type en Europe.
À une connaissance solide de l'histoire de l'art il joint un intérêt pour le processus de production des œuvres auquel il contribue, alliant rigueur, compétence et goût du défi. Marqué par les figures de
Harald Szeemann et Jan Hoet, Jean-Hubert Martin et
Xavier Douroux, il joue un rôle essentiel dans la promotion de l'art contemporain en France, grâce à un compagnonnage étroit avec des artistes aussi divers que
Robert Morris et Cai Guo Qiang,
Jean Olivier Hucleux et Douglas Gordon, Ann Hamilton et Philippe Favier.
La longévité de son activité au sein de deux institutions majeures, la richesse de son action auprès de Thierry Raspail, dont il fut longtemps l'alter ego et le complément, outre son engagement profond au service d'un art capable de « changer le monde », en font un cas singulier, probablement sans équivalent – et à ce titre, lui aussi une figure, discrète, de l'art contemporain.