Sedje Hémon

La pratique artistique de Sedje Hémon (née Sedje Frank, 1923-2011), peintre et compositrice juive néerlandaise, constitue une réflexion sur les sciences naturelles, ainsi qu'une exploration d'autres modes de connaissance. Son travail a été fortement influencé par son expérience en tant que survivante de la Shoah et membre du mouvement de résistance. Violoniste de formation, Hémon a été incarcérée pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui l'a rendue physiquement incapable de jouer. Elle s'est alors tournée vers la peinture, sans jamais abandonner la musique. Dans les années 1950 et 1960, elle a développé une méthode complexe pour traduire ses peintures en partitions musicales. Hémon décrit ses peintures comme des compositions musicales, et leurs formes abstraites doivent être lues comme telles, en relation avec des paramètres musicaux tels que la durée, la hauteur et le timbre. Ses œuvres visuelles peuvent ainsi être interprétées musicalement selon le système qu'elle a elle-même développé. Avec détermination, Hémon s'est efforcé de montrer l'origine commune et l'intersectionnalité de tous les arts et de toutes les sciences, aboutissant à l'élaboration d'une théorie de l'« intégration des arts ».