Peintre d'abord, jusqu'au milieu des années 1990, puis
sculpteur, Michel Gouéry (né en 1959 à Rennes, vit et travaille à Paris) pratique la
céramique avec maestria, employant un registre pour le moins singulier. Définitivement bizarres, télescopant des références aux artistes du passé, à
Dada, au
Surréalisme, aux grands écrivains, aussi bien qu'aux registres mineurs du cinéma et de la bande dessinée de
science-fiction,
ses pièces cultivent l'anticonformisme, l'incongru et le pervers, sans rien négliger d'une parfaite qualité de la matière.
Dans ses sculptures virtuoses en céramique, désormais son matériau de prédilection, lisse ou granuleuse, parfois mat ou avec des effets moirés,
on trouve des créatures plus ou moins humanoïdes avec des disproportions souvent curieuses, des guirlandes murales en relief où humain et végétal s'entremêlent. Certaines pièces font penser à des anémones de mer, des coraux ou des crustacés. L'artiste a longtemps collectionné les fossiles. Il y a aussi des totems qui sont à mi-chemin entre le bâton druidique et la crosse papale. Des visages émergent parfois de la matière comme prisonniers d'elle et tentant de s'extirper de cette géôle étouffante.
La singularité de l'artiste a été saluée en 2012 par une exposition au FRAC Auvergne « Sortie de vortex » et à la rentrée 2013 Michel Gouéry s'envola avec ces créatures spatiales pour être exposé au MAD (museum of arts and design) de New York.