Après des études d'arts plastiques, de philosophie à la Sorbonne et de multimédia à l'ENSBA, Grégory Chatonsky (né en 1971 à Paris, vit et travaille à Paris et Montréal), artiste, chercheur à l'UNIGE et enseignant au sein de l'EUR
ArTeC, a développé un travail autour d'
Internet moins considéré comme une technologie instrumentale que comme un médium à part entière. Il est l'auteur du CD-Rom
Mémoires de la déportation, prix Mobius 1998, du site de la Villa Médicis, du Centre Pompidou 2000 et du Mac/Val. Il a collaboré avec des cinéastes comme Jean-Paul Civeyrac et Arnaud des Pallières et mène parallèlement une activité théorique.
Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en France, au Canada et à l'étranger dont « France Electronique » à Toulouse, « Terre/mer/signal » au Rua Red de Dublin, « Imprimer le monde » en 2017 au Centre Pompidou, « Capture : Submersion » en 2016 à Arts Santa Mònica Barcelone, « La condition post-photographique » à Montréal, « Walkers: Hollywood afterlives in art » en 2015 au Museum of the Moving Image de New York, « Telofossils » en 2013 au Musée d'art contemporain de Taipei, « Erreur d'impression » en 2012 au
Jeu de Paume.
Il a été en résidence à Abou Dhabi (2017), en Amazonie à Taluen (2017), Colab à Auckland (2016), Hangar à Barcelone (2016), IMAL (2015), Villa Kujoyama (2014),
CdA Enghein-les-Bains (2013), MOCA Taipei (2012), 3331 Arts Chiyoda (2012), Xiyitang, Shanghai, (2011), Les Inclassables à Montréal (2003), Abbaye royale de Fontevraud (2002). Il a reçu le prix Audi Talents en 2018.
Il a fondé en 1994 Incident.net, l'un des premiers collectifs de Netart en France. Il a été professeur-invité au
Fresnoy (2004-2005), à l'UQAM (2007-2014), est récipiendaire d'une chaire internationale de recherche à l'Université de Paris VIII (2015). Il est depuis 2017 artiste-chercheur à l'ENS Ulm et dirige un séminaire de recherche sur l'imagination artificielle et l'esthétique postdigitale.
Les technologies, et en particulier Internet, constituent pour Grégory Chatonsky une source importante de réflexion. Mettre en forme les paradoxes du réseau et les décalages entre ses flux technologiques et existentielles pourrait résumer une recherche qui se déploie sur plusieurs médiums : installation,
vidéo,
photographie, écriture,
dessin et
sculpture.
Ses œuvres pourraient évoquer des espaces infinis dans lesquels règne la fragmentation de l'attention. Le réseau devient un monde à part entière où les frontières entre la technique et l'être humain deviennent floues. Sa pratique tente de dessiner les contours d'un nouvel imaginaire dont l'invention serait technique et qui pourrait aller jusqu'à l'extinction de l'espèce humaine.