Une enquête érudite et passionnante sur l'énigme de la grande œuvre testamentaire de
Marcel Duchamp, installation conçue pendant vingt ans dans le plus grand secret avant d'être dévoilée au public un an après la mort de l'inventeur du
ready-made, qui donne des clés d'interprétation inédites au
regardeur, en examinant à la fois ce que vient clore et ce à quoi ouvre
Étant donnés.
Quelle solution imaginaire jouer contre la Postérité, qui escamote les uns, fait renaître les autres, change d'avis ?
Avec Étant donnés 1° La chute d'eau 2° Le gaz d'éclairage qui fait irruption et énigme en 1969, Marcel Duchamp joue un coup post-mortem dans une partie engagée depuis le Nu descendant un escalier n° 2 et les readymades, dont Fontaine.
Que mettre en œuvre pour tenter dès 1943 de retenir Maria Martins, l'amante des tropiques, quand, déjà, il sait qu'échappera l'Amour ? Brouillages, brouilles et mises au point, passion, perte, peine et perroquets, s'agitent dans quelque allégorie réaliste pour dire les échecs, le désir de l'autre, la frustration, l'angoisse, la vie, la mort, son rapport à l'art.
« Le titre du livre pose d'emblée une tension : celui-ci est autant écrit par Marc Décimo que prescrit par Marcel Duchamp. Ceci car Décimo place et construit son ouvrage sous le signe du jeu, plus précisément de la partie d'échecs (passion duchampienne comme on sait). Partie qu'engage Duchamp par son œuvre, dans laquelle s'engage Décimo par l'écrit. [...] Le véritable coup revenant proprement au mérite de Décimo est d'offrir Etant donnés en un beau palimpseste, en un récit prenant, à tout·e·s les amateur·rice·s de jeu, au-delà du seul cercle des happy few. »
Charles Perrier, Critique d'art
« 2° Étant donné Marcel Duchamp. Palimpseste d'une œuvre, soit le dernier livre en date du Régent de 'Pataphysique Marc Décimo qui, faisant preuve de pédagogie, s'attache méthodiquement, élément après élément (la porte, le sexe nu, le bec Auer, les peupliers, la rivière, la chute d'eau…), à élucider, à éclairer ce qu'il tient pour une allégorie [...]. Décimo mène une enquête hypothético-déductive à la Sherlock Holmes, se livre à une récolte des indices, avec souci forcené des détails, les épinglant un à un sur son tableau d'avancement. S'attaquant à l'une des énigmes majeures de l'art moderne de la deuxième moitié du XXe siècle, [...] cet essai de glose suppose de dépasser les aprioris, bienséances ou convenances – par-delà Beau et Laid –, et de ne pas se laisser berner par les interprétations immédiates [...]. Le livre engage une minutieuse partie d'échecs, jouant patiemment coup après coup avec l'installation-testament (soulevant couche après couche), nous faisant entrer aussi dans les secrets de fabrication [...], manuel d'instructions en main. [...] Ce beau-livre à l'iconographie généreuse et à la mise en pages soignée s'agrémente encore de délicats cul-de-lampes et vignettes old school venant ponctuer heureusement chaque fin de chapitre comme autant de respirations. »
Jacques Barbaut, Sitaudis
« Un livre complet et érudit [...], foisonnant, plein de pistes surprenantes, et de plus fort bien écrit. »
Marc Lenot, Le Monde, Amateur d'art - Lunettes Rouges
Professeur d'histoire de l'art contemporain à Paris-X Nanterre, Régent du Collège de
'Pataphysique
(chaire d'Amôriographie littéraire, ethnographique et
architecturale), Marc Décimo (né en 1958) est linguiste, sémioticien et
historien d'art. Il a publié un vingtaine de livres et de nombreux
articles sur la sémiolologie du fantastique, sur les
fous
littéraires (
Jean-Pierre Brisset
– dont il a édité l'
œuvre
complète aux Presses du réel –,
Paul
Tisseyre Ananké) et sur l'
art
brut, sur
Marcel Duchamp (
La
bibliothèque de Marcel Duchamp, peut-être,
Marcel Duchamp mis à nu,
Le Duchamp facile, les
mémoires de
Lydie Fischer
Sarazin-Levassor,
Marcel Duchamp et
l'érotisme) et sur l'histoire et
l'épistémologie de la
linguistique.