Leporello sous coffret, Miracle est d'un côté un livre documentant le travail de Jean-Charles Blais par lui-même, de l'autre une œuvre (multiple) atteignant, dépliée, 6 mètres 40 de longueur.
L'artiste y expérimente le mouvement et le rythme, comme un prolongement de ses travaux récents. Les derniers travaux de Jean-Charles Blais, en regard de ses œuvres des années 80, s'élaborent suivant les modalités d'une déconstruction, une dématérialisation de l'objet par l'usage du numérique, ou « minimum de peinture » ; d'un retrait, une défiguration des images comme pour mieux marquer leur présence ; d'un déplacement, une mobilité des formes qui se déroulent comme la poursuite d'une recherche et comme les glissements produits par son travail depuis plus de vingt ans.
Le dédoublement est l'une des essences de ce travail. Il constitue également le rythme de Miracle. D'abord parce que les deux faces du livre forment un « dos à dos », ensuite parce que la face documentaire est un dialogue a-chronique entre des vues de projets et d'expositions et les pensées écrites de Jean-Charles Blais, mais aussi parce que le livre lui-même se transforme en œuvre, une oeuvre structurée par le dédoublement illimité d'un élément informe, infinitude elle-même constitutive du leporello, et du travail de Jean-Charles Blais.
De la même manière que Jean-Charles Blais a répondu à la commande publique par le langage de l'espace public pour la station de métro Assemblée nationale, de la même manière qu'il utilise tout le potentiel du numérique pour construire son œuvre, il engage avec Miracle une proposition vouée à sa propre définition : une tautologie non pas exclusive mais ouverte sur-elle même pour se donner les moyens de scruter ses propres fonds, de les éprouver.
Miracle est le premier ouvrage monographique conséquent consacré aux oeuvres récentes de Jean-Charles Blais, ainsi inscrites dans la continuité de son travail.
Né à Nantes en 1956, Jean-Charles Blais vit et travaille à Paris.