Une analyse singulière de la modernité
poétique italienne et de son rapport au réel par le poète et théoricien Gabriele Belletti.
Le XXe siècle a été caractérisé, en Italie comme ailleurs, par une production poétique foisonnante et variée, aussi bien du côté des courants artistiques et critiques que des revues. Luciano Anceschi, l'un des principaux représentants de la néo-phénoménologie italienne, avait choisi d'appeler cela « une forêt de forêts » en constatant, dès le début des années 60, les limites de la démarche épistémologique traditionnelle et crociana vis-à-vis de la production des néo-avant-gardes : pour rendre compte de la complexité de cette production, le recours à une recherche esthétique compréhensive aurait étouffé la complexe hétérogénéité de cette production. Autrement dit, il s'agissait, pour Anceschi, de mettre au point une méthodologie pouvant concilier le militantisme critique, la rigueur de la démarche scientifique et l'appréhension d'une poétique/poïétique se voulant résolument transgressive et qui prendra le nom de néophénoménologie critique.
Gabriele Belletti propose ici une illustration de cet outil épistémologique original, par le biais duquel il questionne l'œuvre de cinq poètes italiens parmi les plus féconds de la seconde moitié du XXe siècle : Antonio Porta, Dario Bellezza, Fabio Pusterla, Tommaso Ottonieri et Elisa Biagini.
Gabriele Belletti vit en Floride. Après une thèse de doctorat consacrée à la poésie italienne contemporaine, il a obtenu un contrat post-doctoral de l'Université Franco-Italienne en Littérature et Philosophie au Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine de l'Université Côte d'Azur. Depuis 2018, il vit à Gainesville et il est adjunct lecturer à l'Université de Floride. Il a publié nombreux articles concernant la poésie des dernières décennies et, entre outre, a dirigé avec Ivan Schiavone un numéro de Rivista di studi italiani consacré au Gruppo 93 ; son premier recueil de poésies, Krill, a paru à Milan aux éditions Marcos y Marcos en 2015.