Paul-Armand Gette met en lumière la violence de l'acte de censure à travers un hommage à la Diane chasseresse de Jean-Antoine Houdon (1741-1828), dont le sexe apparent fut rebouché lors de son entrée au Musée du Louvre.
Ce livret, tiré à 300 exemplaires, est publié à l'occasion de l'exposition éponyme de Paul Armand Gette à la galerie Satellite, en février-mars 2021. Cette exposition est dédiée à l'artiste Jean-Antoine Houdon, auteur de la statue Diane chasseresse « dont le sexe jugé trop naturaliste fut rebouché et comblé par des tiges de bronze puis martelé en 1829 lors de l'entrée de l'œuvre dans les collections nationales » (PAG). Cette exposition revient sur la violence de cet acte de censure et, plus généralement, sur les résurgences moralistes actuelles, qu'elles soient religieuses ou politiques.
Paul-Armand Gette (1927-2024), après des études de biologie et un début de carrière dans l'industrie chimique, décide de se tourner, dès la fin des années 1950, vers une carrière artistique, utilisant ses connaissances en botanique et en géologie qu'il introduit dans l'espace de l'art. Enseignant au département d'Arts Plastiques de Paris I Panthéon Sorbonne et partageant un atelier avec
Christian Boltanski à l'Ecole nationale des beaux-arts, il expose tant en France qu'à l'étranger et réalise de très nombreux livres d'artiste.
Artiste inclassable, il
a construit une œuvre singulière et prolixe à l'écart de toute tendance artistique, brouillant les limites entre sciences naturelles, littérature, poésie, mythologie et histoire de l'art, nourrie d'une obsession constante pour deux thèmes, celui du paysage et de l'idée de nature, et celui de l'étude du modèle. Leur articulation se fait autour du corps féminin et de ses possibles métamorphoses. Opérant des va-et-vient entre l'art et la
science, son travail se déploie en une variété de médiums comme la photographie, la sculpture, la peinture, la vidéo ou encore la littérature pour nous proposer une lecture singulière du monde qui nous entoure.