Un examen des implications
architecturales de la nouvelle préoccupation pour le bonheur et de l'idéologie de la positivité, questionnant les conditions politiques, économiques et émotionnelles qui génèrent l'espace aujourd'hui.
Comment concevoir la ville lorsque nos expériences les plus intimes sont constamment traquées et nos sentiments utilisés comme base à de nouveaux modes de production favorisant l'immatériel au détriment du matériel ? Depuis la crise financière de 2008, les listes d'indicateurs du bien-être et d'indices du bonheur, ainsi que les classements fondés sur la qualité de vie, circulent de manière virale. Parallèlement, les données émotionnelles présentées dans ces enquêtes, y compris les perceptions relatives aux notions de solitude, d'amitié et de peurs intimes, alimentent un agenda politique du bonheur en croissance et une nouvelle forme de marché dont l'atout le plus déterminant est l'« affect ».
Nos jours heureux examine les implications architecturales de cette tendance en disséquant et en questionnant les conditions politiques, économiques et émotionnelles qui génèrent l'espace aujourd'hui. Structuré comme une narration visuelle – assortie de lectures critiques de William Davies, Daniel Fujiwara, Simon Fujiwara,
Ingo Niermann, Deane Simpson et Mirko Zardini –, cet ouvrage présente l'architecture, la ville et le paysage comme des surfaces contestées, prises entre les lignes directrices intangibles des indices de bonheur, le nouveau marché des émotions et l'idéologie implacable de la positivité.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au CCA, Centre Canadien d'Architecture, de mai à octobre 2019.
Ouvrage primé dans le cadre du concours « Les plus beaux livres suisses 2019 ».